Rabbi Samuel Eliézer Eidels est né à Posen vers le milieu du seizième siècle. Il vécut en un temps où abondaient les érudits talmudistes et il eut sa place parmi les plus grands. Même au milieu des sommités en matière de Talmud telles que Rabbi Joël Sirkès (le Ba’H), Rabbi Meïr (MaHaRaM) de Lublin, Rabbi Mordékhaï Jaffé (auteur du Levouch) et d'autres, Rabbi Samuel Eidels brilla d'un éclat tout particulier, car son commentaire sur le Talmud portait la marque d'une grande personnalité.
Rabbi Samuel Eidels est plus connu sous le nom de MaHaRChA (initiales de Morénou Harav Rabbi CHmouel Aidels – « Notre Maître Rabbi Samuel Eidels »), et son célèbre commentaire sur le Talmud est intitulé 'Hidouchei MaHaRChA ('Hidouchei signifiant « Nouvelles Explications par »).
Encore tout jeune il se fit remarquer par sa brillante érudition. Un érudit illustre, Rabbi Moché Ashkénazi, auteur de Zikhrone Moché, en fit son gendre. Sa belle-mère Edel était réputée pour ses vertus et sa charité. Quand le brillant rabbin eut atteint l'âge de trente ans, ses beaux-parents fondèrent une grande yéchivah et la placèrent sous la direction de leur gendre. Ce dernier s'acquitta de sa charge vingt-quatre ans durant, alors que, de son côté, sa belle-mère pourvoyait financièrement aux besoins des étudiants.
La valeur du jeune Rabbi Samuel fut vite connue par les talmudistes et les rabbins les plus éminents de son temps qui lui firent une place au sein de leurs conseils et de leurs assemblées.
En 1600, il publie ses premiers 'Hidouchim sans nom d'auteur. Ses commentaires reçurent aussitôt un accueil favorable et connurent une grande popularité. Ce succès l'encouragea et il poursuivit la rédaction de ses commentaires, publiant la partie qui restait onze ans plus tard.
En 1610, il fut pressenti pour le poste de rabbin de l'importante communauté de Chelm. Il l'occupa pendant quatre ans. De là, il fut appelé à la tête d'une communauté encore plus considérable, celle de Lublin où il mena de front ses fonctions de rabbin et de directeur de la célèbre yéchivah de cette ville. Le poste qui suivit fut celui de rabbin de Tictin ; enfin il passa le reste de sa vie comme rabbin d'Ostrog et directeur de la yéchivah de la même ville. Là, il mourut le 5 Kislev en l'an 5392 (1631).
Comme nous l'avons dit plus haut, Rabbi Samuel Eidels dut sa grande célébrité à ses commentaires sur le Talmud, tant en matière de Halakhah (la partie légale du Talmud) que de Haggadah (la partie éthique). Celle-ci fut publiée en 1627.
Ses commentaires révèlent son intelligence exceptionnelle et ses connaissances très étendues de tout le Talmud. Ils n'ont pas leur pareil pour la méthode, laquelle est mise au service d’une tentative directe de saisir le sens entier et logique du texte talmudique, sans complaisance pour les acrobaties trompeuses utilisées par les coupeurs de cheveux en quatre.
Il traite de la Haggadah en insistant sur la nécessité de l'acceptation totale des enseignements de nos sages, s'opposant aux érudits qui en font de pures paraboles et des contes de fées à portée morale. Même si certaines des histoires de la partie haggadique du Talmud dépassent notre compréhension, nous devons les accepter au nom d'une foi sans réserve, « car la science de leurs auteurs était plus grande et plus profonde que la nôtre. »
Rabbi Samuel fut aimé et révéré de tous non seulement pour son grand savoir, mais aussi pour ses rares qualités d'homme. Il était fort modeste, comme l'illustre le fait qu'il ne révéla pas dès l'abord son identité en tant qu'auteur de ses commentaires. Sa maison était toujours ouverte aux besogneux et portait sur la porte cette inscription empruntée à Job : « Aucun étranger ne passera la nuit au-dehors, ma porte est ouverte à tous. »
Le commentaire de Rabbi Samuel est devenu si populaire qu'il figure parmi toutes les éditions courantes du Talmud et est considéré par tous les spécialistes de la matière comme un ouvrage dont l'étude s'impose.
Rabbi Samuel Eliézer ben Judah Eidels est un des plus grands penseurs juifs de tous les temps. Sa contribution est immense tant en ce qui concerne la diffusion de la connaissance du Talmud que pour la préservation de notre foi et de nos traditions au sein de notre peuple.
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