L’une des choses que nous faisons pour célébrer Lag BaOmer est d’emmener les enfants dans des parcs ou à la campagne pour jouer avec des arcs et des flèches. Le Rabbi de Loubavitch a expliqué que l’arc et la flèche symbolisent le pouvoir de l’intériorité, le pouvoir révélé par l’âme mystique de la Torah.

Les premières armes inventées par l’homme furent conçues pour des combats au corps-à-corps. Mais l’ennemi ou la proie d’un homme n’est pas toujours à portée de bras, ou de vue. Les guerriers et autres chasseurs ressentirent rapidement le besoin d’une arme qui leur permettrait d’atteindre une cible éloignée, ou cachée et protégée derrière une quelconque barrière.

Avec un arc, la tension d’un rameau de bois est exploitée pour propulser une flèche à une grande distance et transpercer les défenses. Les inventeurs de ce dispositif durent d’abord saisir le paradoxe voulant que la flèche meurtrière doivent d’abord être tirée vers son propre cœur pour pouvoir frapper celui de l’adversaire et que, plus elle est tirée vers soi, plus elle porte loin.

Le corps extérieur de la Torah est notre outil pour affronter les défis manifestes de la vie. Ne tuez pas et ne volez pas, nous instruit-elle ; nourrissez les affamés, glorifiez vos relations à travers la sainteté du mariage, chômez le Chabbat, ne consommez que des aliments cachères, car ainsi vous préserverez l’ordre que D.ieu a institué dans Son monde et vous développerez ce dernier conformément à la finalité pour laquelle Il l’a créé.

Cependant, tout n’est pas aussi explicite que les commandements et interdictions de la Torah. Au-delà des modalités techniques de leur accomplissement, il y a les ambigüités de l’intention et de la motivation, les subtilités de l’amour et de la crainte, le jeu réciproque de l’ego et de l’engagement ; l’influence du mal qui menace la plus sainte des entreprises, et les étincelles de bien enfouies dans les coins les plus ténébreux de la création. De quelle manière devons-nous aborder ces défis, si éloignés de notre perception sensorielle et si difficilement saisissables par notre esprit ?

C’est ici que la dimension mystique de la Torah entre en jeu. Elle nous guide dans notre retour vers notre propre essence, vers la profondeur de notre âme. Elle illumine le cœur désincarné de l’être, l’étincelle de divinité en chacun de nous qui est une avec son Créateur et Sa création. C’est de ce point que nous révélons le pouvoir d’affronter les adversaires les plus distants et les plus obscurs. C’est de là que nous catapultons notre influence rédemptrice jusqu’aux recoins les plus désolés de la création.