Dans ce chapitre:
Le repas de la fête
1. La mitsva de « Michté » (festin) mentionnée dans la Méguila, consiste à faire, le jour de Pourim, au moins un repas de fête, selon les moyens de chacun.
2. En accord avec les termes de la Méguila, ce repas doit se faire dans la joie (« Sim'ha »). La consommation de vin (qui par ailleurs se retrouve tout au long du miracle raconté dans la Méguila) doit donc y tenir une place de choix. Nous reviendrons sur cette obligation.
3. Ce repas doit également comporter de la viande qui, selon nos Sages est indispensable pour réjouir les cœurs. Celui qui, pour des raisons de santé ne peut pas consommer de viande, devra tout au moins manger de la volaille.
4. Il n'y a pas d'obligation de manger du pain à ce repas (ce qui explique que l’on ne doive pas recommencer le Birkat Hamazone lorsque le passage Al Hanissim y a été omis). Toutefois, faire ce repas avec du pain constitue une mitsva.
5. Il est bon que toute la famille soit réunie autour de ce repas. La présence d'invités est aussi souhaitable. En effet, plus le nombre de convives est important, plus la joie est grande. Beaucoup ont la coutume d'allumer des bougies à table.
6. Comme toutes les obligations de la fête, cette mitsva doit être accomplie dans la journée. Un repas pris dans la soirée de Pourim ne peut rendre quitte de cette obligation.
7. On a coutume de faire ce repas tôt dans l'après-midi, après l'office de Min'ha. Il faudra s'assurer qu'au moins la majeure partie du repas ait lieu avant la fin de la journée. Il est cependant permis de faire ce repas le matin.
8. Lorsque Pourim tombe vendredi, le repas devra être pris avant la mi-journée (« ’hatsot »), de façon à pouvoir honorer convenablement le repas de Chabbat dans la soirée.
9. Il a déjà été dit que le passage Al Hanissim doit être mentionné dans le Birkat Hamazone à chacun des repas de la fête. En cas d'omission, se reporter au chapitre 10.
10. Lorsque le repas de la journée s'est poursuivi dans la soirée, il faudra encore mentionner ce passage, puisque l'essentiel du repas s'est tenu pendant la fête.
11. Toutefois, celui qui a fait la prière du soir (Arvit) pendant le repas, ne devra pas réciter ce passage dans le Birkat Hamazone. La mention de la fête constituerait pour lui une sorte de contradiction avec la prière de Arvit qui marque la conclusion de la fête.
12. Tous sont tenus de s'acquitter de l'obligation de ce repas (hommes, femmes et enfants majeurs). Il faut également éduquer les jeunes enfants à l'accomplir.
La joie à Pourim
13. La joie, le jour de Pourim, doit excéder de beaucoup celle des autres fêtes. Nos Sages ont déclaré à ce sujet : « L'homme est tenu, le jour de Pourim, de boire du vin au point de ne pas pouvoir faire la différence entre : Maudit soit Haman et béni soit Mordékhaï. »
14. Certains décisionnaires pensent que cette obligation ne doit pas s'appliquer à la lettre, et qu'il suffit pour chacun de boire plus que sa mesure, au point de s'endormir (et ne plus être capable de faire cette distinction).
15. Dans tous les cas, celui qui a une santé fragile ne devra pas se soumettre à cette obligation. Il se contentera de boire de façon modérée.
16. De même, celui qui, dans un état d'ébriété, risquerait des écarts de conduite, ou un manquement à ses obligations religieuses (dire le Birkat Hamazone après le repas, ou faire la prière de Arvit), veillera à ne pas dépasser sa limite.
17. Les femmes ne sont pas concernées par cette obligation. De même, il n'y a pas lieu d'éduquer les enfants dans ce sens.
Les coutumes de la fête
18. On a coutume de s'adonner à l'étude de la Torah avant le repas de Pourim. Il importe, en effet, que la joie de la fête soit empreinte de la lumière (« Orah ») de la Torah.
19. Beaucoup ont coutume d'étudier à propos de la fête de Pessa'h qui sera célébrée un mois après. Nos Sages ont en effet enseigné, qu'il faut commencer les préparations et l'étude des lois de la fête trente jours auparavant.
20. Une coutume largement répandue à Pourim consiste à se déguiser. Il faudra cependant veiller à ne pas en venir à transgresser l'interdiction pour un homme de revêtir des habits de femme, ou l'inverse.
21. De nombreuses explications ont été données à cette coutume. Nous retiendrons la suivante : le jour de Pourim, nous exprimons notre attachement inconditionnel à D.ieu, et à Ses Commandements, à l'exemple de nos ancêtres qui, près d'une année durant, firent preuve d'une foi inébranlable face au décret d'Haman qui ne fut jamais révoqué.
22. Ainsi, par le déguisement nous exprimons que cet attachement indéfectible se place au-dessus de toutes considérations relatives à notre personnalité ou à notre rang. C'est également dans cette perspective que doit se placer l'obligation dictée par nos Sages de se dépasser au point de plus pouvoir distinguer entre Haman et Mordékhaï.
23. Lorsque Pourim tombe vendredi, beaucoup ont coutume de faire, à l'instar des Juifs de Jérusalem (et des autres villes à remparts), un repas de fête le dimanche qui suit (16 Adar). C'est en effet en ce jour qu'a lieu le repas de Pourim dans un tel cas, pour les Juifs des villes fortifiées (ce repas ne pouvant avoir lieu la veille qui tombe Chabbat).
24. La fête de Pourim célèbre aussi l'unité du peuple Juif dont le manque a jadis favorisé la promulgation du décret d'Haman. Cette unité se retrouve d'ailleurs dans chacune des obligations de la fête : la lecture de la Méguila doit avoir lieu en public, l'envoi de mets vise le rapprochement entre les individus, les dons aux pauvres exprime la solidarité envers tous les membres de la communauté.
25. Il convient donc en ce jour d'apporter aux plus éloignés d'entre nous le message de fraternité de Pourim, en les aidant à accomplir les commandements de la fête. Ces dernières décennies, sous l'influence du Rabbi de Loubavitch, un gigantesque effort a été fait dans ce sens. Visites faites aux malades, aux prisonniers, aux soldats, ou tout simplement aux personnes de son entourage, sont les différentes formes qu'a prises cette campagne. C'est là, dans notre génération, le parfait accomplissement de la mitsva de Pirsoumé Nissa (publication du miracle).
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