Quand Rav Nir Gavriel – le Chalia’h, représentant du Rabbi – dans le quartier Florentine de Tel-Aviv, se dirigea vers sa synagogue ce jeudi-là, il remarqua sur son téléphone portable qu’il avait reçu plusieurs appels en absence, provenant du même numéro inconnu.

Il avait un programme chargé ce jour-là et allait mettre son téléphone sur silencieux pour ne répondre qu’après la prière, mais celui-ci sonna encore, toujours le même numéro inconnu. Il décida de répondre : le jeune homme, à l’autre bout du fil, semblait désespéré. Il avait obtenu le numéro de Rav Nir d’un ami et il attendait devant la porte, encore close, du Beth ‘Habad, l’arrivée du Rav. Celui-ci pressa le pas et arriva quelques instants plus tard pour trouver un jeune homme presque en pleurs. Il se présenta, invita le visiteur à entrer à l’intérieur et l’écouta : ce jeune homme s’était marié quelques semaines plus tôt et maintenant son épouse devait subir une grave opération. Elle s’était plainte de maux de gorge mais les médecins avaient diagnostiqué… une tumeur maligne ! Ils avaient accepté de repousser l’opération pour un mois après le mariage mais le délai était maintenant expiré. Attendre plus longtemps pourrait être fatal. L’opération était prévue pour le lundi suivant.

Que fait un Juif quand il entend une histoire aussi poignante ? Rav Nir offrit ses vœux de bon rétablissement, reprit le numéro de téléphone du jeune homme, lui prodigua conseils, réconfort et encouragement, l’assura qu’il prierait pour lui et enverrait un fax au Ohel du Rabbi, à New York. Mais il avait le cœur lourd… « Oui, certainement s’écria-t-il à ce moment. Le Rabbi va vous aider ! »

Rav Nir pria avec encore davantage de concentration, puis entreprit sa « tournée » habituelle. Tout autour du Beth ‘Habad, se trouvaient une cinquantaine de magasins dans lesquels il entrait chaque matin pour demander si on n’avait pas besoin de lui pour un quelconque sujet religieux. Mais ce matin-là, il remarqua qu’un nouveau magasin avait ouvert. Il entra, se présenta à la propriétaire, une dame d’une cinquantaine d’années et demanda s’il pouvait lui être utile.

La femme sourit et affirma qu’elle était heureuse de faire la connaissance de l’émissaire du Rabbi, de plus le jour de l’ouverture. Et elle raconta qu’elle avait connu le Rabbi à New York vingt ans plus tôt. A l’époque, elle était encore célibataire.

Elle avait trente ans et ne parvenait pas à trouver celui qu’il fallait. « Par hasard », elle rencontra alors un ‘Hassid de Loubavitch qui lui suggéra de se présenter le dimanche matin au 770 Eastern Parkway : là le Rabbi distribuait à chacun un dollar à remettre à la Tsedaka (charité) et nombreux étaient ceux qui profitaient de l’occasion pour demander conseils et bénédictions.

Le dimanche suivant, elle se rendit donc à Brooklyn, dans le quartier de Crown Heights et fit la queue pendant plusieurs heures. Mais à sa grande surprise, quand elle arriva devant le Rabbi et lui demanda sa bénédiction afin de trouver enfin un mari, le Rabbi lui tendit un dollar en lui recommandant de le donner à quelqu’un qui en aurait besoin et il la bénit en lui souhaitant… un prompt rétablissement et une bonne santé !

Interloquée, elle n’eut pas le temps de protester qu’on la poussait déjà vers la sortie. Elle était persuadée que le Rabbi n’avait pas entendu sa requête : tout ce qu’elle demandait, c’était un mari !

Alors elle décida de retourner le dimanche suivant : cette fois-ci, elle parla d’une voix très forte mais, à sa grande surprise, le Rabbi lui recommanda à nouveau de donner le dollar à celui qui en aurait besoin et lui souhaita un prompt rétablissement !

Un mois plus tard, elle comprit la raison de cette étrange bénédiction. Elle se réveilla un matin avec une douleur au cou. Après plusieurs mois de douleurs de plus en plus pénibles, elle se rendit chez le médecin qui effectua analyses et prélèvements pour établir le diagnostic tant redouté : une tumeur maligne qui devait être retirée.

Quand elle entra dans le bloc opératoire quelques jours plus tard, elle prit avec elle le dollar du Rabbi, son seul espoir. Mais apparemment, cela ne lui fut d’aucune aide ! Son cœur cessa de battre en plein milieu de l’opération et, bien que les médecins réussirent à le faire repartir, ils durent arrêter l’opération en toute hâte et recoudre la plaie alors qu’ils n’avaient enlevé que la moitié de la tumeur. Ils demandèrent même à sa famille de ne pas lui raconter la vérité afin que ses « dernières semaines » se passent dans une ambiance positive.

Mais miraculeusement, quand elle retourna à l’hôpital pour vérifier les résultats de l’opération, la tumeur maligne était devenue bénigne. La patiente s’était complètement et rapidement rétablie, conformément à la bénédiction du Rabbi.

Peu après, elle rencontra celui qui devint son mari.

« C’est une histoire exemplaire, s’extasia Rav Nir. Mais, au fait, possédez-vous encore le dollar que le Rabbi vous avait remis ? »

Oui, elle l’avait encore. Rav Nir lui expliqua alors que, le matin même, un jeune homme était venu le voir pour sa jeune épouse diagnostiquée justement avec le même problème.

Ravie de pouvoir enfin accomplir la mission que le Rabbi lui avait confiée tant d’années auparavant, la dame demanda à Rav Nir de garder le magasin pendant qu’elle se rendrait chez elle pour lui apporter le précieux dollar.

Effectivement, une demi-heure plus tard, Rav Nir pouvait déjà téléphoner au jeune homme qui se précipita pour venir chercher le dollar qu’il promit de rendre dès que possible.

La suite, vous l’avez devinée. La jeune mariée prit avec elle le dollar durant l’opération, qui réussit mais, de plus, quand on examina la tumeur prélevée, celle-ci s’avéra mystérieusement bénigne…

La guérison de la jeune femme fut célébrée avec faste par un grand Kiddouch dans le Beth ‘Habad.

Comme Rav Nir Gavriel l’avait affirmé, le Rabbi continue de nous aider...