C'est l'interdiction qui nous a été faite de consommer un "Tévèl", c'est-à-dire un produit dont ni la "Teroumah", ni les dîmes n'ont été prélevées. Elle est tirée du verset : "Ils ne doivent pas laisser profaner les saintetés des enfants d'Israël, ce dont ils font hommage à l'Éternel..."
Celui qui la transgresse, par le fait qu'il consomme du "Tévèl", est passible de "mort par la Main du Ciel". L'allusion à cette peine se trouve dans le verset précité : "Ils ne doivent pas laisser profaner les saintetés..." En effet, à propos des "Teroumoth", il est écrit ce qui suit : "...mais les saintetés des enfants d'Israël, ne les profane pas, si vous ne voulez pas encourir la mort". On déduit de l'analogie du terme "profaner" que, pour la consommation du "Tévèl", de même que pour celle de la "Teroumah", la peine est la mort [par la Main du Ciel], comme nous l'avons déjà expliqué.
La Guemara Sanhédrin s'exprime ainsi : "D'où savons-nous que celui qui a consommé des produits agricoles dont la dîme n'a pas été prélevée s'est rendu passible de la mort par Karet ? C'est qu'il est écrit : Ils ne doivent pas laisser profaner les saintetés des enfants d'Israël, ce dont ils vont faire hommage à l'Éternel". Ce texte parle des produits sur lesquels on prélèvera [mais cela n'a pas encore été fait]. [Par ailleurs], il y a une analogie des deux termes profanation, l'autre figurant dans un texte biblique traitant de la Teroumah. En disant : "ce dont ils vont faire hommage à l'Éternel, nos Maîtres voulaient dire : Ils ne profaneront pas les saintetés qui sont destinées comme hommage à l'Éternel, et c'est la raison pour laquelle il est écrit : ...ce dont ils vont faire hommage à l'Éternel [au futur en hébreu]. Le verset qui suit immédiatement est le suivant : ...et de faire peser sur eux un délit punissable, alors qu'ils consommeraient leurs propres saintetés..."
Dans la Guemara Makkoth, nous lisons : "On pourrait croire qu'on est coupable seulement pour avoir mangé un Tévèl pour lequel aucun prélèvement quelconque n'aurait été effectué; d'où sait-on que tel est aussi le cas lorsqu'on en a prélevé la grande Teroumah, mais pas la Teroumah de la première dîme, ou bien aussi la première dîme, mais pas la seconde, ou même uniquement la dîme du pauvre [qui n'a pourtant aucun caractère de sainteté] ? Du verset suivant : Tu ne pourras pas consommer dans tes villes... Or, plus loin, il est écrit : ...afin qu'ils mangent dans tes villes et se rassasient. De même que dans ce dernier verset la référence concerne la dîme du pauvre, de même en est-il dans le précédent verset, et la Torah nous ordonne : “Tu ne pourras pas consommer dans tes villes...”.
La peine de mort ["par la Main du Ciel"] ne s'applique qu'à [celui qui consomme un "Tévèl"] duquel la grande Teroumah et la dîme n'ont pas été prélevées. En effet, celui qui mange la première dîme avant qu'on en prenne la part devant en être prélevée est passible de mort ["par la Main du Ciel"], ainsi qu'il est dit à propos des Lévites, auxquels incombe le devoir de prélever la dîme : "... mais pour les saintetés des enfants d'Israël, n'y porter pas atteinte si vous ne voulez pas encourir la mort". Il s'agit d'une interdiction de manger de la première dîme alors qu'elle est encore "Tévèl"; par conséquent, sa transgression entraîne la mort, comme c'est expliqué dans le Traité Demaï.
Voici ce qu'on peut conclure de toute cette discussion : celui qui mange du "Tévèl" avant qu'on en prélève la grande Teroumah et la Teroumah de la dîme est passible de mort ["par la Main du Ciel"]. L'interdiction est tirée du verset : "Ils ne doivent pas laisser profaner les saintetés des enfants d'Israël", comme nous l'avons expliqué en traitant le présent commandement. Celui qui mange du "Tévèl" après le prélèvement des Teroumoth, mais avant celui des dîmes, est punissable de la bastonnade. Quant à l'interdiction y relative, elle est tirée du verset : "Tu ne pourras pas consommer dans tes villes la dîme de ton blé". Souviens-toi de cela et ne te trompe pas.
Les dispositions relatives au "Tévèl" ont été expliquées dans plusieurs passages des Traités Demaï, Teroumoth et Ma'asséroth.