Il nous est interdit de nous adonner à la gloutonnerie et à la soûlerie durant notre jeunesse, comme cela est indiqué à propos du "fils dévoyé et rebelle". C'est tiré de ce verset : "Ne faites point de repas près du sang". L'explication en est que le cas du "fils dévoyé et rebelle" est l'un de ceux qui entraînent la condamnation à mort par le tribunal rabbinique, et la Torah précise expressément qu'il s'agit de la lapidation. Nous avons déjà expliqué dans l'Introduction de cet ouvrage que tout acte pour lequel on encourt la condamnation à mort par un tribunal ou le retranchement est forcément un commandement négatif, à l'exception des cas du sacrifice pascal et de la circoncision, ainsi que nous l'avons exposé. Dès lors, puisque la loi prévoit que le glouton et l'ivrogne sont passibles de la lapidation, aux conditions mentionnées, nous savons qu'il s'agit là d'une pratique rigoureusement prohibée et comme nous avons déjà exposé la punition, il nous reste à chercher la mise en garde, car nous avons pour principe que "la Torah ne prescrit une punition que si elle a également mis en garde". Dans la Guemara de Sanhédrin, nous lisons : "D'où savons-nous qu'il faut avoir mis en garde le fils rebelle [pour qu'il puisse légalement être condamné]? C'est parce qu'il est dit : Vous ne mangerez pas de manière à ce que votre sang soit versé". Cette façon de traduire le verset signifie que tu ne dois pas manger de telle sorte qu'il en résulte le versement du sang, comme c'est le cas par exemple des habitudes alimentaires du glouton et de l'ivrogne qui les rend passibles de mort. Si on mange de cette manière vile et répréhensible, on transgresse un commandement négatif et peu importe qu'il s'agisse là d'une interdiction globale, comme nous l'avons expliqué dans la neuvième Règle [de l'Introduction] : dès lors que la punition est expressément mentionnée dans la Torah, la question de savoir si la mise en garde est contenue dans une loi ou dans une interdiction globale ne revêt plus d'importance. Nous l'avons déjà exposé à plusieurs reprises et en avons déjà donné plusieurs exemples.
Les dispositions relatives à ce commandement sont expliquées dans le chapitre 8 de Sanhédrin.