Il nous est interdit à tout jamais d'habiter en Égypte, afin de ne pas être contaminés par l'hérésie des habitants de ce pays, et de ne pas imiter leurs coutumes que la Torah réprouve, comme il est dit : "Vous ne reprendrez plus ce chemin-là désormais". Cette interdiction se trouve à trois reprises [dans la Torah], ce qui a amené nos Sages à faire la remarque suivante : "A trois reprises, Israël a été averti de ne pas retourner en Égypte... ; trois fois, ils sont revenus et chaque fois ce fut à leur détriment". Le premier de ces passages, nous l'avons cité, le deuxième dit : "...cette route où je t'avais dit que tu ne repasserais plus" ; quant au troisième, il est le suivant : "Certes, si vous avez vu l'Égypte aujourd'hui, vous ne la reverrez plus jamais". Bien que, selon son sens littéral, ce troisième passage constitue une narration, la Tradition nous enseigne qu'il s'agit d'une interdiction.
A la fin du Traité Soucca, on nous rapporte qu'Alexandrie fait partie du pays d'Égypte où il nous est interdit de résider et depuis la mer d'Alexandrie, on mesure dans la longueur quatre cent parsi et dans la largeur quatre cents parsi, ce qui constitue toute la terre d'Égypte où il nous est interdit de résider. En revanche, il est permis d'y passer pour faire du commerce ou pour parvenir dans un autre pays. Dans le Talmud de Jérusalem, il est dit explicitement : "Tu n'y reviendras pas pour t'y établir mais tu pourras retourner dans un but d'achat, ou d'affaires, ou de conquête".