Rambam - 1 chapitre par jour
Lois sur l’idolâtrie et les traditions des gentils : Chapitre Dix
Lois sur l’idolâtrie et les traditions des gentils : Chapitre Dix
1. On ne contracte pas d’alliance avec les idolâtres, pour faire la paix avec eux et les laisser s’adonner à l’idolâtrie, comme il est dit : « Tu ne contracteras pas d’alliance avec eux ». Plutôt, ils doivent abandonner leur culte, ou sont tués. Il est défendu d’avoir pitié d’eux, comme il est dit : « Tu n’auras point de merci pour eux ».
C’est pourquoi, si l’on voit l’un d’eux qui est emporté ou se noie dans un fleuve, on ne doit pas venir à son secours. Si on le voit sur le pas de la mort, on ne doit pas le sauver. Il est en revanche défendu de causer la noyade d'un d'entre eux, ou de le pousser dans une fosse ou ce qui est semblable, parce qu’il n’est pas en guerre avec nous.
Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les sept peuples. En revanche, c'est une mitsva d'éradiquer les dénonciateurs et les hérétiques (minim et apikorsim) au sein du peuple juif, et de les faire tomber dans le gouffre de la destruction, parce qu’ils oppressent les juifs, et détournent le peuple de D.ieu (comme le firent Jésus de Nazareth et ses disciples, et Tsadok et Baïtos et leurs disciples, « que le nom des méchants pourrisse » - Proverbes 10, 7) .
2. Tu apprends de là qu’il est défendu de guérir des idolâtres, même contre salaire. Si on a peur d’eux ou que l’on craint un sentiment d’inimitié, on les soigne contre salaire. Mais [les soigner] gratuitement est défendu. L’étranger résident, étant donné qu’il est une obligation de le faire vivre, on le soigne gratuitement.
3. On ne doit pas leur vendre de maison ou de champ en Terre d’Israël. En Syrie [les terres conquises par le roi David en dehors de la terre d’Israël], on peut leur vendre des maisons, mais non des champs. On peut leur louer des maisons en Terre d’Israël, à condition qu’ils ne constituent pas un quartier [appelé sur leur nom]. Un quartier ne comprend pas moins de trois [maisons]. On ne leur loue pas de champs [en Terre d’Israël], mais en Syrie, on peut leur louer des champs. Pourquoi [les sages] se sont-ils montrés plus stricts vis-à-vis des champs ? Parce qu’il y a deux [éléments négatifs dans la vente des champs] : [premièrement] il [le gentil] retire [l’obligation d’en prélever] les dîmes, [et deuxièmement,] on leur donne [ainsi] une implantation dans le terrain. Il est permis de leur vendre des maisons et des champs en dehors de la terre [d’Israël], parce qu’elle n’est pas notre terre.
4. Même dans les cas où ils [les sages] ont permis de [leur] louer [des maisons], ils n’ont pas permis [de leur louer la maison] comme demeure, parce qu’il [le gentil] y introduit des idoles ; or, il est dit : « tu ne dois pas apporter une abomination dans ta demeure ». On peut toutefois leur louer des maisons pour faire un entrepôt. On ne doit pas leur vendre de fruits et de céréales ou [produits] semblables attachés au sol, mais on peut leur vendre après les avoir coupés, ou à la condition qu’il les coupe. Pourquoi ne doit-on pas leur vendre ? Parce qu’il est dit : « tu ne dois pas leur donner de pitié (te’hanem) » [verset qui peut être lu :] tu ne dois pas leur donner d’implantation (‘hanayah) dans le terrain. [La raison en est que] lorsqu’ils n’ont pas de terrain, leur établissement n’est que passager. De même, il est défendu de faire leur éloge, même de dire : « Combien ce gentil est beau ! » A fortiori [est-il défendu] de faire l’éloge de leurs actions ou de chérir une de leurs paroles, comme il est dit : « Tu n’auras point de pitié pour eux (te’hanem) » [verbe qui peut être compris dans le sens] ils n’auront point de grâce à tes yeux, car ceci conduit à s’attacher avec eux et à être influencé par leurs mauvaises actions. Il est défendu de leur faire un présent gratuit, chose qui est permise à l’égard d’un étranger résident, comme il est dit : « Donne-la à l’étranger admis dans tes portes, ou vends-la au gentil » ; cela doit être une vente, non un cadeau.
5. On subvient aux besoins des gentils pauvres ensemble avec les pauvres juifs pour entretenir des relations pacifiques. On n’empêche pas les gentils pauvres de prendre la glane, la [gerbe] oubliée, et le coin [non moissonné] pour entretenir des relations pacifiques. On s’enquiert de leur bien-être, même le jour de leur fête, pour entretenir des relations de paix, mais on ne les salue jamais deux fois. [Un juif] ne soit pas se rendre chez un gentil pour le saluer le jour de sa fête. S’il le rencontre sur la place du marché, il le salue imperceptiblement, avec un visage sérieux.
6. Toutes ces règles ne s’appliquent qu’à une époque où les juifs sont en exil parmi les gentils ou lorsque les gentils ont la suprématie sur les juifs. Mais lorsque les juifs ont la suprématie, il est défendu de laisser un idolâtre parmi nous ; même s’il s’installe temporairement ou passe d’un endroit à un autre pour son commerce, il ne doit pas passer par notre terre, à moins qu’il accepte les sept lois noahides, comme il est dit : « qu’ils ne subsistent point sur ton territoire », même temporairement. S’il accepte les sept lois [noahides], il a le statut d’étranger résidant. On n’accepte [parmi nous] un étranger résidant que lorsque le Jubilé est observé. Mais lorsque le Jubilé n’est pas observé, on accepte uniquement le converti.