Rambam - 1 chapitre par jour
Lois relatives à la lecture du Chema : Chapitre Premier
Au nom du Seigneur, le D.ieu éternel
« Combien j’aime Ta Loi ! Tout le temps elle est l’objet de ma parole. »
(Psaumes 119, 97)
Livre Second, le livre de l’Amour
Ses [ensembles de] lois sont au nombre de six, dont voici l’ordre :
Lois relatives à la lecture du Chema.
Lois relatives à la prière et la bénédiction des cohanim.
Lois des téfiline, de la mezouza, et du séfer Torah.
Lois des tsitsit.
Lois des bénédictions.
Lois relatives à la circoncision
Lois relatives à la lecture du Chema
Il y a un commandement positif, qui est de lire le Chema deux fois par jour. L’explication de ce commandement [se trouve] dans les chapitres suivants :
Chapitre Premier
1. Deux fois par jour, on fait la lecture du Chema, le soir et le matin, ainsi qu’il est dit « à ton coucher et à ton lever » – à l’heure où les gens se couchent, c'est-à-dire la nuit, et à l’heure où les gens se lèvent, c'est-à-dire le jour.
2. Que lit-on ? Les trois passages qui sont « Chema », « Véhaya im chamoa », et « Vayomer ». On lit le passage « Chema » en premier car il y est fait mention de l’unité de D.ieu, l’amour qui Lui est dû, et l’étude [de Sa Tora], qui est le principe fondamental duquel tout dépend. Après [le passage « Chema », on lit] Véhaya im Chamoa, où il est fait mention de l’obligation des autres commandements, et enfin le paragraphe des tsitsit, qui comprend également l’injonction relative au souvenir de tous les commandements.
3. Bien que le commandement des tsitsit n’ait pas cours la nuit, on lit [le paragraphe lié à cette obligation] la nuit parce qu’il comprend le souvenir de la sortie d’Égypte, et c’est une obligation d’évoquer la sortie d’Égypte le jour et la nuit, ainsi qu’il est dit : « pour que tu te souviennes du jour où tu es sorti d’Égypte tous les jours de ta vie ». La lecture de ces trois passages dans cet ordre est appelée « la lecture du Chema ».
4. Celui qui fait la lecture du Chema dit, à voix basse, quand il termine le premier verset : « Béni soit le nom de la gloire de Son règne à tout jamais ». Puis, il reprend la lecture [du premier paragraphe] normalement : « Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu, etc. » jusqu’à la fin. Pourquoi lit-on de cette façon [en incluant le verset : « Béni soit… »] ? Nous avons une tradition selon laquelle lorsque Jacob notre père rassembla ses enfants en Égypte, au moment de sa mort, il les enjoint et les encouragea au sujet de l’unité de D.ieu, et de la voie de D.ieu suivie par Abraham et Isaac son père. Il les interrogea ainsi : « Mes fils ! Peut-être se trouve-t-il parmi vous quelque défaillant ; l’un [d’entre vous] ne me suit peut-être pas [en ce qui concerne] l’unité de D.ieu ? », dans le même esprit que ce que dit Moïse : « Peut-être y a-t-il parmi vous un homme ou une femme…dont le cœur se détourne aujourd’hui de l’Eternel notre D.ieu ? » Tous répondirent « Écoute, Israël, l’Eternel est notre D.ieu, l’Eternel est Un », c’est à dire « Écoute-nous, ô notre père, Israël, l’Eternel est notre D.ieu, l’Eternel est Un ». L’ancien s’exclama : « Béni soit le nom de la gloire de Son règne à tout jamais ». C’est pourquoi, tous les juifs ont coutume de dire la louange exprimée par Israël l’ancien après ce verset.
5. Celui qui lit le Chema [doit] réciter des bénédictions avant et après celui-ci. Le jour, on récite deux bénédictions avant et une après, et la nuit, deux bénédictions avant, et deux après.
6. La première bénédiction avant [la lecture du Chema] le jour est : « Celui qui forme la lumière et crée l’obscurité etc.… », et la seconde bénédiction est « Tu nous as aimés d’un amour éternel ». [La bénédiction qui fait suite est « Il est vrai et certain ». Le soir, la première bénédiction avant [le Chema] est « Celui qui amène les soirées etc.… » et la seconde est « Tu as aimé d’un amour éternel la maison d’Israël, Ton peuple ». La première bénédiction qui fait suite [au Chema] est « Vrai et foi », et la seconde est « Fais que nous nous couchions ».
7. La première bénédiction qui précède [le Chema] le jour comme la nuit, doit être introduite par [la formule] Barou’h [« Béni sois-Tu [Eternel, notre D.ieu… »] et conclue par Barou’h. Les autres bénédictions sont conclues par Barou’h, mais ne sont pas introduites par Barou’h. Ces bénédictions, ainsi que les autres bénédictions familières à tous les juifs, furent instituées par Ezra le scribe et son tribunal. Personne n’est en droit de les écourter, ni de les prolonger. Là où ils instituèrent de conclure par [la formule] Barou’h, il est interdit d’omettre [cette formule], et là où ils instituèrent de ne pas conclure par Barou’h, il est défendu de conclure ainsi. Là où ils instituèrent de ne pas commencer par Barou’h, il est défendu de commencer ainsi. Là où ils instituèrent de commencer par Barou’h, il est interdit d’omettre [cette formule]. En règle générale, quiconque s’écarte de la formulation instituée par les sages se trompe et doit réciter de nouveau la bénédiction convenablement. Celui qui ne dit pas [la bénédiction] « Vrai et certain » le matin ou « Vrai et foi… » le soir n’est pas quitte de son obligation.
8. Si l’on a fait précéder la seconde bénédiction à la première, le jour ou la nuit, avant ou après [le Chema], on est quitte [de son obligation], car il n’est pas d’ordre [absolu] dans les bénédictions. Si l’on commence par « Celui qui forme la lumière » [introduction du matin], et conclut par « Celui qui amène les soirées » [conclusion du soir] dans l’office du matin, on n’est pas quitte. Si l’on commence par « Celui qui amène les soirées » [introduction du soir] et conclut par « Celui qui forme la lumière » [conclusion du matin : « Qui forme les luminaires »] dans l’office du soir, on n’est pas quitte. Si l’on commence par « Celui qui forme la lumière » et conclut par « Celui qui amène les soirées », on est quitte, car toutes les bénédictions sont régies par leur conclusion.
9. Quelle est l’heure [propre à la récitation] de la lecture du Chema ? La nuit, le commandement [commence] depuis la sortie des étoiles jusqu’à la moitié de la nuit. Et celui qui transgresse et dépasse [cette heure] est quitte son obligation s’il a lu [le Chema] avant l’aube. [La raison en est qu’]ils [les sages] n’ont établi [la limite à] la minuit que dans le but d’éloigner d’une infraction [à la loi par négligence].
10. Celui qui fait la lecture du Chema du soir après l’aube, avant le lever du soleil n’est pas quitte de son obligation, à moins qu’il ait été retenu contre son gré, par exemple [s’il était] ivre ou malade, ou dans une situation similaire. L’homme qui a été retenu contre son gré et lit [le Chema] à ce moment [entre l’aube et le lever du soleil] ne récite pas [la bénédiction de] « Fais que nous nous couchions ».
11. Et quelle est l’heure [propre à la lecture du Chema] durant la journée ? Le commandement est que l’on commence à lire [le Chema] avant le lever du soleil pour conclure la lecture, et réciter la dernière bénédiction avec le lever du soleil. Et cette mesure [de temps] correspond environ à un dixième d’heure avant le lever du soleil. Si l’on s’est attardé et que l’on a lu le Chema après que lever du soleil, on est quitte de son obligation, car son temps [du Chema] se prolonge jusqu’à la fin de la troisième heure de la journée pour celui qui a transgressé et s’est attardé.
12. Celui qui s’est avancé et a lu le Chema du matin après l’aube, même s’il termine [la lecture] avant le lever du soleil, est quitte de son obligation. En cas de difficulté, par exemple s’il doit partir en voyage, il peut lire [le Chema] a priori depuis l’aube.
13. Celui qui récite [le Chema] après la fin de la troisième, même s’il a été retenu contre son gré, n’est pas quitte de l’obligation de lire le Chema en son temps, et est considéré comme une personne qui lit la Torah. Et il peut réciter les bénédictions qui précèdent et suivent le Chema toute la journée, même s’il s’est attardé et a lu [le Chema après la fin de] la troisième heure.