ב"ה

Rambam - 1 chapitre par jour

Lois sur l’idolâtrie et les traditions des gentils: Chapitre Onze

Lois sur l’idolâtrie et les traditions des gentils : Chapitre Onze

1. Il est défendu de suivre les rites des gentils, et de leur ressembler dans la tenue vestimentaire, la coupe de cheveux, ou ce qui est semblable, comme il est dit : « Vous ne suivrez pas les traditions du peuple », « Vous ne marcherez pas dans leurs traditions », « Prends garde de te fourvoyer sur leurs traces » ; tous [ces versets] sont une mise en garde sur la même idée, qui est de ne pas leur ressembler. Au contraire, le juif doit être séparé d’eux, et distinguable par sa tenue vestimentaire et autres pratiques, tout comme il est séparé d’eux dans ses conceptions et ses traits de caractère. De même, il est dit : « Je vous ai séparés des nations ». On ne doit pas porter un vêtement qui leur spécifique, ni laisser croître les tresses des cheveux comme eux [c'est-à-dire] ne pas raser [les cheveux] sur les côtés et laisser les cheveux au centre, comme eux, ce qui est appelé blorit, ni raser les cheveux devant le visage d’une oreille à l’autre, et laisser croître les cheveux derrière comme eux [coiffure appelée koumi]. On ne doit pas construire d’édifice ressemblant aux bâtiments des gentils [arènes, stades…] pour les rassemblements des foules, comme ils font. Celui qui fait l’une de ces choses ou semblables se voit infliger la flagellation.

2. Quand un juif coupe les cheveux à un gentil, il doit s’interrompre dès qu’il atteint une distance de trois doigts de sa blorit de tous les côtés.

3. Un juif qui occupe une importante position dans le royaume et doit siéger auprès des rois, et serait gêné de ne pas leur ressembler a le droit de s’habiller comme eux, et de se raser [les cheveux devant le visage] comme eux .

4. On ne doit pas se livrer aux présages, comme les gentils, ainsi qu’il est dit : « vous ne vous livrerez pas aux présages ». Qu’appelle-t-on « se livrer aux présages » ? Par exemple, ceux qui disent : « Puisque mon morceau de pain est tombé de ma bouche […] » ou « [Puisque] mon bâton m’a échappé de la main, je n’irai pas à tel endroit aujourd’hui, car si je m’y rend, je ne réussirai pas dans mon entreprise ». [Ou encore :] « Puisqu’un renard est passé à ma droite, je ne franchirai pas le seuil de ma maison aujourd’hui, car si je sors, je serai abordé par un escroc ». De même, ceux qui écoutent les gazouillements des oiseaux et disent : « Ceci aura lieu » ou « cela n’aura pas lieu », « Il convient de faire ceci » ou « Il ne convient pas de faire cela ». De même, [sont inclus] ceux qui disent : « Égorge ce coq, car il a chanté comme un corbeau », « Égorge cette poule car elle a chanté comme un coq ». De même, celui qui établit des signes pour lui-même, [disant :] « S’il m’arrive ceci, je ferais cela. Et si cela ne m’arrive pas, je ne ferai pas », comme Eliezer, l’esclave d’Abraham, et de même toutes [les pratiques] semblables, tout ceci est défendu. Qui accomplit un acte en fonction d’un de ses présages se voit infliger la flagellation.

5. Celui qui dit : « Cette demeure que j’ai construite était de bonne augure pour moi [car depuis que je l’ai construite, j’ai réussi dans mon entreprise] », « Cette femme que j’ai épousée […] » [ou] « Cet animal que j’ai acheté était béni ; depuis que je l’ai acheté, je me suis enrichi ». De même, celui qui demande à un enfant : « Quel verset étudies-tu ? », et quand [l’enfant] lui répond un verset des bénédictions, il se réjouit et dit : « Ceci est un bon signe » [sans avoir toutefois l’intention de faire dépendre ses actions de la réponse de l’enfant], cela est permis, étant donné qu’il n’accomplit pas un acte et ne se retient pas d’accomplir [un acte en fonction du signe], mais considère que cela était un signe pour un fait qui s’est déjà produit.

6. Qu’est-ce que celui qui pratique la divination ? C’est celui qui accomplit certains actes pour entrer en transe, et libérer sa pensée de toute autre chose, jusqu’à ce qu’il prédise l’avenir, et dise : « Ceci se passera » ou « [Ceci] ne se passera pas », ou dise : « Il convient d’agir ainsi », « Prenez garde à cela ». Certains devins font usage de sable ou de pierres. D’autres se penchent à terre, font des mouvements, et poussent des cris. D’autres regardent dans un miroir de fer ou une lanterne, imaginent et parlent [prédisent l’avenir]. D’autres [encore] portent un bâton et s’appuient dessus, et donnent des coups jusqu’à ce qu’ils entrent en transe et parlent ; c’est ce que dit le prophète : « Mon peuple demande des oracles à son morceau de bois, et son bâton doit le renseigner ».

7. Il est défendu de pratiquer la divination ou de consulter un devin. Toutefois, celui qui consulte un devin, on lui administre [seulement] makat mardout, tandis que le devin lui-même, s’il a fait l’une desdites pratiques, ou ce qui est semblable, se voit infliger la flagellation, ainsi qu’il est dit : « Qu’il ne se trouve personne, chez toi, qui fasse passer [par le feu] son fils… qui pratique la divination ».

8. Qu’est-ce que le meonène ? Ceux qui indiquent des moments [propices] en utilisant l’astrologie et disent : « Tel jour sera bon », « Tel jour sera mauvais », « Tel jour, il convient de faire cette tâche », « telle année […] » ou « tel mois est inopportun pour telle chose ».

9. Une telle pratique est défendue ; [cela s’applique] même si l’on ne fait pas d’acte, mais que l’on rapporte de tels mensonges, que ces insensés croient être des choses vraies et sages. Qui agit en fonction de l’astrologie, et programme sa tâche ou son départ suivant le moment fixé par les astrologues se voit infliger la flagellation, comme il est dit : « vous ne croirez pas aux moments ». Et de même, l’illusionniste qui fait croire aux spectateurs qu’il a fait des miracles alors qu’il n’a rien fait, est compris comme meonène, et se voit infliger la flagellation.

10. Qu’est-ce que celui qui emploie un charme ? Celui qui prononce des incantations qui n’ont aucune signification et aucun sens, et imagine, dans sa bêtise, que de telles paroles ont un effet bénéfique. Ils disent ainsi que si l’on prononce telle incantation sur un serpent ou un scorpion, ils ne feront pas de mal. Et si l’on prononce telle incantation sur un homme, il ne subira pas de dommages. Certains, quand ils parlent, tiennent à la main une clef ou un rocher, ou ce qui est semblable ; tout ceci est défendu. Le charmeur lui-même, s’il tient quelque chose à la main, ou accomplit un acte ensemble avec sa parole, même [simplement] montrer du doigt, se voit infliger la flagellation, comme il est dit : « Qu’il ne se trouve personne, chez toi…qui emploie des charmes ». Mais s’il dit des incantations simplement, sans bouger ni doigt, ni tête, et sans tenir quoi que ce soit, on lui administre makat mardout. Il en est de même pour l’homme qui reçoit un charme, qui se tient, assis [devant le charmeur], imaginant que cela lui est bénéfique, on lui administre makat mardout, parce qu’il s’est associé à la bêtise du charmeur. Toutes ces incantations et noms étranges ne font [en réalité] ni mal, ni bien.

11. Quand quelqu’un se fait mordre par un scorpion ou un serpent, il est permis de prononcer des incantations sur la morsure, même le Chabbat, pour calmer [la victime] et renforcer son cœur. Bien que cela ne soit d’aucun recours, étant donné qu’il est en danger, ils [les sages] ont permis cela, afin d’éviter qu’il soit pris de panique.

12. Celui qui prononce une incantation sur une plaie ou récite des versets de la Torah, de même, celui qui récite [un verset] sur un enfant pour le préserver de la peur, et celui qui pose un rouleau de la Torah ou des téfiline sur un enfant pour qu’il s’endorme, ne font pas seulement partie des augures et des charmeurs, mais [plus encore,] font partie de ceux qui nient la Torah, car ils considèrent les paroles de la Torah une guérison pour le corps, alors qu’elles sont une guérison pour l’âme, comme il est dit : « Elles seront la vie pour ton âme ». En revanche, une personne en bonne santé a le droit de réciter des versets et des psaumes afin d’être protégé par ce mérite, et d’être sauvé de malheurs et des dommages.

13. Qu’est-ce que celui qui consulte les morts ? C’est celui qui s’affame, et part dormir dans le cimetière, afin que le mort lui apparaisse en rêve, et lui réponde à la question qu’il a posée. D’autres revêtent des vêtements particuliers, récitent des incantations, brûlent un encens, et dorment seuls, afin que tel défunt lui apparaisse et lui parle en rêve. En règle générale, qui accomplit un acte pour que le mort lui apparaisse [en rêve] et lui donne information se voit infliger la flagellation, comme il est dit : « Qu’il ne se trouve personne, chez toi… qui consulte les morts ».

14. Il est défendu de consulter un praticien d’Ov ou de Ydoni, comme il est dit : « Qu’il ne se trouve personne, chez toi…qui consulte un Ov ou un Ydoni ». Tu apprends donc que celui qui fait [les pratiques liées au] Ov ou au Ydoni est [passible de] lapidation, et celui qui consulte [un Ov ou un Ydoni] transgresse une interdiction, et se voit administrer makat mardout. Mais s’il se conforme, dans ses actes, à leurs instructions, il se voit infliger la flagellation.

15. Le sorcier est passible de lapidation, s’il fait des actes de sorcelleries. En revanche, l’illusionniste, qui laisse croire qu’il a fait quelque chose alors qu’il rien fait se voit administrer makat mardout [simplement, non la flagellation de la Torah], parce que l’interdiction de la sorcellerie, mentionnée dans [l’interdit] : « Qu’il ne se trouve pas, chez toi », est une interdiction [dont la transgression] est passible de mort par le tribunal, comme il est dit : « La sorcière, tu ne la laisseras point vivre », et la flagellation n’est pas prévue [pour une faute passible de mort, même lorsque la peine de mort n’est pas appliquée].

16. Toutes ces pratiques sont mensongères et trompeuses ; ce sont elles qui furent employées par les idolâtres d’antan pour tromper les peuples des divers pays et les entraîner à les suivre. Il ne convient pas aux juifs, qui sont des sages avisés, de suivre ces futilités, et d’imaginer qu’elles ont un quelconque intérêt, comme il est dit : « Il ne faut point de magie à Jacob, point de sortilège à Israël », et encore : « Car ces nations que tu vas déposséder ajoutent foi à des meonénim et à des devins, mais toi, ce n’est pas là, etc. » Qui a foi en de telles pratiques ou pratiques semblables, et imagine qu’elles sont vraies et empreintes de sagesse, mais ont été interdites par la Torah, n’est qu’un sot, déficient dans sa compréhension, et appartient à la même classe que les femmes et les enfants, dont l’intellect est immature. Les sages, dotés d’un esprit sain, savent par des preuves formelles que toutes ces pratiques interdites par la Torah ne sont aucunement une forme de sagesse, mais chimères et vanités, qui attirent les faibles d’esprit, lesquels abandonnent tous les chemins de vérité pour celles-ci. Aussi la Torah, interdisant toutes ces vanités, [nous exhorte :] « Tu seras intègre avec l’Eternel ton D.ieu ».

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About the book
Featuring a modern English translation and a commentary that presents a digest of the centuries of Torah scholarship which have been devoted to the study of the Mishneh Torah by Maimonides.
Au sujet de l'éditeur
Moznaim
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