Rambam - 1 chapitre par jour
Lois du repentir: Chapitre Neuf
Lois du repentir : Chapitre Neuf
1. Sachant que la récompense des commandements et le bien que nous mériterons si nous observons le chemin de D.ieu prescrit dans la Torah est la vie du monde futur, comme il est dit : « de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours », et que la punition infligée aux méchants ayant abandonné les voies de la justice prescrites dans la Torah est le retranchement, comme il est dit : « cette âme sera certainement retranchée, elle portera sa faute », quel est donc le sens de [cette expression] qui se trouve dans la Torah entière : « Si vous obéissez, vous recevrez cela », « si vous n’écoutez pas, il vous arrivera cela », [et toutes ces promesses sont des choses qui] auront lieu en ce monde, comme la satiété et la faim, la guerre et la paix, la souveraineté et l’assujettissent, l’établissement en terre [d’Israël] et l’exil, la prospérité [dans ses activités] et l’échec, et toutes les autres [choses prédites dans les] paroles de l’alliance [Lev. 26, Deut. 28] ? Toutes ces promesses sont vérité. Elles ont déjà été accomplies et le seront encore. Quand nous observons tous les commandements de la Torah, nous obtenons tous les bienfaits en ce monde. Et quand nous transgressons, tous ces maux nous assaillissent. Néanmoins, ces bienfaits ne sont pas l’ultime récompense des commandements, et ces maux l’ultime punition de celui qui transgresse les commandements. Tout ceci doit être compris comme suit : le Saint Béni soit-Il nous a donné cette Torah, qui est un arbre de vie. Qui accomplit tout ce qui y est mentionné et connaît cela parfaitement et correctement méritera la vie du monde futur, selon la grandeur de ses actes et l’abondance de sa sagesse. [D.ieu] nous a promis dans la Torah que si nous l’observons avec joie et enthousiasme, et que nous sommes toujours versés dans sa sagesse, Il retirera toutes les entraves à son accomplissement, comme la maladie, la guerre, la faim, et autres [calamités], et nous dispensera tous les biens qui nous soutiennent dans l’accomplissement de la Torah, comme la satiété, la paix, l’abondance d’argent et d’or, afin que nous n’ayons pas la nécessité de s’occuper toute notre vie à subvenir aux besoins du corps, et que nous soyons libres pour étudier de la Torah et accomplir les commandements, et ainsi mériter la vie du monde futur. Ainsi, il est dit dans la Torah après la promesse de tous les bienfaits en ce monde : « Et il y aura une charité pour nous, si nous observons ». Réciproquement, il est dit dans la Torah que si nous abandonnons la Torah délibérément, et nous investissons dans les vanités du temps, dans l’esprit du verset : « Yechouroun, engraissé, regimbe », que le vrai Juge privera ceux qui abandonnent [la Torah] de tous les bienfaits en ce monde, qui les ont encouragés à regimber. Il les frappera de tous ces maux qui empêchent d’acquérir le monde futur, afin qu’ils périssent dans leur perversité. C’est [le sens de] ce qui est écrit dans la Torah : « parce que tu n’as pas servi D.ieu… tu serviras tes ennemis que l’Eternel enverra contre toi ». Toutes les bénédictions et malédictions doivent donc être comprises en ce sens : si vous servez D.ieu dans la joie et observez Sa voie, Il vous dispensera ces bénédictions et éloignera de vous ces malédictions, afin que vous soyez libres pour devenir sage dans la Torah, et vous y investir, et ainsi mériter le monde futur. Il te fera du bien dans le monde qui est entièrement bienheureux, et prolongera tes jours dans le monde [où l’existence] est éternelle. Vous mériterez donc deux mondes : une vie heureuse en ce monde qui conduit à la vie au monde futur. En effet, s’il [l’homme] n’acquiert pas ici la sagesse et n’a pas de bonnes actions, comment sera-t-il méritant ? Il est dit : « car il n’y aura ni activité, ni connaissance, ni sagesse dans le Cheol ». Et si vous abandonnez D.ieu et vous adonnez à la nourriture, à la boisson, à la débauche, et ce qui est semblable, Il vous frappera de toutes ces malédictions, et vous ôteras toutes les bénédictions, au point que vos jours s’achèveront dans le désarroi et la peur ; vous n’aurez ni un esprit libre, ni un corps en bonne santé pour accomplir les commandements, afin que vous soyez voués à la perdition dans la vie au monde futur. Vous aurez donc perdu deux mondes, car lorsqu’un homme est troublé en ce monde par la maladie, la guerre et la faim, il ne s’investit pas dans la sagesse, ni dans les commandements, qui permettent le gain de la vie du monde futur.
2. C’est la raison pour laquelle tous le peuple juif, les prophètes, et les sages ont ardemment désiré l’époque messianique, afin d’être débarrassés de la tyrannie qui ne leur permet pas de s’investir convenablement dans [l’étude de] la Torah et [la pratique] des commandements. Alors, ils seront à l’aise et pourront se dévouer dans l’acquisition la sagesse, afin de mériter la vie du monde futur. Car à cette époque [messianique], la connaissance, la sagesse, et la vérité, s’accroîtront ainsi qu’il est dit : « la terre sera remplie de la connaissance de D.ieu », et il est dit : « Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement », et encore : « j’enlèverai le cœur de pierre de votre sein ». Car ce roi qui se lèvera de la postérité de David sera plus sage que [le roi] Salomon, et un grand prophète, proche de Moïse notre maître. Aussi enseignera-t-il à tout le peuple et lui montrera le chemin de D.ieu. Tous les peuples viendront l’écouter, comme il est dit : « Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes ». L’ultime récompense et le bien final qui n’aura pas d’interruption ni de diminution sera la vie du monde futur. En revanche, l’époque messianique aura lieu en ce monde, qui suivra son cours, mais la souveraineté sera restituée au peuple juif. Les sages d’antan ont déjà dit : « La seule différence entre ce monde et le monde futur est la fin de notre assujettissement aux peuples ».