Rambam - 1 chapitre par jour
Chapitre Six
Lois des fondements de la Torah : Chapitre Six
1. Qui détruit l’un des saints et purs noms par lesquels le Saint Béni soit-Il est appelé se voit infliger la flagellation selon la Torah, car il est dit, au sujet de l’idolâtrie : « et vous détruirez leurs noms de cet endroit ; vous ne ferez pas ainsi à l’Eternel votre D.ieu ».
2. Il y a sept noms : le nom écrit youd-ke-vav-he. Il est le nom explicite [de D.ieu], et est [également] écrit alef-dalet-noun-youd. [Les six autres noms sont] E-l, Elo-ha, Elo-him, Elo-haï, Sha-daï, Tseva-ot. Qui efface même une seule lettre de l’un de ces sept noms se voit infliger la flagellation.
3. Toutes [les lettres] accolées au nom [de D.ieu] placées avant celui-ci [comme préposition], comme le lamed de לי-ה-ו-ה, le beit de בא-להים, ou ce qui est semblable, n’ont pas la même sainteté que le Nom [de D.ieu]. Et toutes [les lettres] accolées au nom [de D.ieu, comme pronom possessif] placées après celui-ci, comme le khaf de א-להיך, et le khaf mem de א-להיכם, et ce qui est semblable, ne peuvent être effacées, et sont considérées comme les autres lettres du nom, parce que le nom leur confère une sainteté. Bien qu’elles reçoivent une sainteté et qu’il soit défendu de les effacer, celui qui efface ces lettres accolées ne se voit pas infliger la flagellation ; toutefois, on lui administre makat mardout.
4. S’il l’on écrit le alef et le lamed du [nom] E-lohim, ou le youd et le he du [nom] youd-ke-vav-he, elles [ces lettres] ne peuvent pas être effacées. Inutile de mentionner que [les lettres] youd-he forment un nom en soi, parce que ce nom est une partie du nom explicite. En revanche, si l’on écrit le shin et le dalet du nom Sha-daï, ou le tsaddei et le beit [du nom] Tseva-ot, elles [ces lettres] peuvent être effacées.
5. Les autres désignations employées pour louer le Saint béni soit-Il, comme le Bienveillant, le Compatissant, le Grand, le Vaillant, le Redoutable, le Fidèle, le Jaloux, le Puissant, et les [désignations] semblables, sont comme les autres textes saints, et il est permis de les effacer.
6. Si un [des] nom[s de D.ieu] est écrit sur un ustensile, on coupe l’emplacement du nom, que l’on enterre. Même si le nom est gravé sur un ustensile en métal ou en verre, et qu’on fait fondre l’ustensile, on se voit infliger la flagellation. Et de même, si un nom [de D.ieu] est écrit sur la peau [de quelqu’un], il se doit pas se laver, ni s’enduire, ni se tenir dans un endroit souillé. S’il doit s’immerger [dans un bain rituel], il enroule un jonc autour [du nom] et s’immerge. Et s’il ne trouve pas de jonc, il entoure ses vêtements, sans serrer [trop fort], de manière à ne pas faire de séparation [entre sa peau et l’eau]. En effet, la seule raison pour laquelle ils [les sages] ont enjoint d’entourer [la peau] d’un jonc est qu’il est défendu de se tenir nu devant le nom [de D.ieu].
7. Celui qui détruit même une seule pierre de l’autel, du Heikhal, ou du reste de la cour [du Temple sans intention de reconstruire,] avec la seule intention de détruire se voit infliger la flagellation, comme il est dit, à propos de l’idolâtrie : « Vous démolirez leurs autels », et il est dit : « Vous ne ferez pas ainsi à l’Eternel votre D.ieu ». Et de même, celui qui brûle le bois du Temple dans un but destructif se voit infliger la flagellation, comme il est dit : « vous brûlerez leurs achèra », et il est dit : « vous n’agirez pas ainsi envers l’Eternel votre D.ieu ».
8. Les textes sacrés [de la bible], leurs traductions et leurs commentaires, il est défendu de les brûler ou de les détruire directement. Celui qui les détruit directement se voit administrer makat mardout. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les textes sacrés écrits par un juif avec [une intention] sacrée. Toutefois, si un juif hérétique écrit un rouleau de la Torah, on le brûle, avec les noms qu’il contient, parce qu’il n’a pas foi en la sainteté du nom [de D.ieu] et ne l’a pas écrit avec cette intention, mais considère que cela est semblable à toute autre chose. Puisque telle est son intention, le nom n’est pas sanctifié et il est une mitsva de brûler [ce rouleau], afin de ne pas laisser de souvenir des hérétiques et de leurs actes. En revanche, si un non juif écrit le nom [de D.ieu], on l’enterre. Et de même, les textes sacrés qui sont devenus usés ou qui ont été écrits par un non juif doivent être enterrés.
9. Tous les noms [de D.ieu] écrits dans la section d’Abraham sont saints. Même [le nom de D.ieu mentionné dans le passage :] « mon Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux » est sacré. Tous les noms [de D.ieu] mentionnés [dans la section de] Loth sont profanes, à l’exception de celui-ci : « Loth leur dit : « Oh, non, mon Seigneur, voici donc Ton serviteur a trouvé grâce…pour faire vivre mon âme ». Tous les noms [de D.ieu] mentionnés au sujet de la Ghibea-en-Benjamin sont sacrés. Tous les noms mentionnés dans [le passage concernant] Micah sont profanes. Tous les noms mentionnés dans [la section de] Navot sont sacrés. [Le nom] Chlomo mentionné [à plusieurs reprises] dans le Cantique des cantiques est sacré, et est considéré comme les autres désignations [de D.ieu, cf. § 5], sauf dans ce [verset :] « à toi, Chlomo, les mille ». Le terme « roi » dans [les paroles de] Daniel est profane, à l’exception de celui-ci : « Toi, ô, Roi, le Roi des rois », qui est considéré comme les autres désignations [de D.ieu].