Rambam - 1 chapitre par jour
Lois des Serments : Chapitre Huit
Lois des Serments : Chapitre Huit
1. Soit une personne qui vole le bœuf de son ami et l’abat ou le vend . Si le possesseur du bœuf lui fait une réclamation et lui dit : « Tu m’as volé mon taureau et tu l’as abattu ou vendu » et que lui dit : « Je l’ai volé mais je ne l’ai pas abattu et je ne l’ai pas vendu » et qu’il prête serment, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger]. Car s’il avait avoué de lui-même avoir abattu ou vendu [le bœuf], il n’aurait pas été tenu de payer quatre ou cinq fois la valeur [du bœuf] car ceci est une amende, comme cela sera expliqué dans les lois relatives au vol. Il n’est donc pas considéré comme ayant nié [devoir] de l’argent et est coupable pour [avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère], car il a prêté serment sur un mensonge [en disant] qu’il n’a pas abattu [le bœuf] alors qu’il l’a abattu.
2. Et de même, celui qui dit à son ami : « Ton bœuf a tué mon esclave » et celui-ci nie et prête serment et l’esclave qui fait une réclamation à son maître [en lui disant :] « Tu m’as cassé une dent et tu m’as rendu aveugle d’un œil, et celui-ci nie et prête serment, il est exempt d’[avoir prêté] un « serment lié à un dépôt » [mensonger], car s’il avait avoué, il n’aurait pas dû payer, puisque ceci est une pénalité [et un homme ne paye pas une pénalité sur la base de son témoignage]. Toutefois, il est coupable pour [avoir prononcé] un « serment sur une déclaration » [mensongère]. Et de même pour tout ce qui est semblable.
3. Et celui qui fait une réclamation à son ami concernant une chose pour laquelle il y a une amende qu’il ne paie pas sur la base de son propre témoignage, comme nous l’avons expliqué, et [cette réclamation comprend] une [certaine] somme d’argent qu’il [est susceptible de] payer sur la base de son propre témoignage et qu’il nie tout, il est coupable pour [avoir prononcé] un serment lié à un objet confier [mensonger]. Comment cela s’applique-t-il ? S’il [lui] fait une réclamation en disant : « Tu as violé » ou « Tu as séduit ma fille » et que lui dit : « Je ne [l]’ai pas violé[e] et je ne [l’]ai pas séduit[e] , il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], bien que s’il avait avoué, il n’aurait pas payer l’amende sur la base de son propre témoignage. il aurait [toutefois] dû payer [une indemnité pour] la honte et la détérioration [de la jeune fille]. Et de même, celui qui dit à son ami : « Tu m’as volé mon bœuf, et celui-ci dit : « Je ne [l’]ai pas volé et prête serment est coupable pour [avoir prononcé] un serment lié à un dépôt [mensonger], car bien qu’il ne paie pas le double [de la valeur] en avouant, il paie [quand même] la valeur en avouant.
4. Celui qui dit à son ami : « Tu m’as fait une blessure », et que celui-ci dit : « Je ne [t’]ai pas fait [de blessure] », ou [l’un dit à l’autre :] « Ton bœuf [qui a le statut d’un bœuf averti] a tué le mien [tu dois donc me payer la valeur d’un bœuf] » et que l’autre répond : « Il ne [l’]a pas tué », il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car s’il avait avoué, il aurait été obligé de payer [car toutes les indemnités dont il est ici question ne sont pas des amendes].
5. S’il a donné son taureau à un dépositaire bénévole et que le taureau est mort [par une cause accidentelle indépendante de sa négligence]. S’il lui a fait une réclamation et lui a dit : « Où est mon bœuf que j’ai déposé chez toi ». S’il lui dit : « Tu n’as rien déposé chez moi » ou s’il lui dit : « Tu as déposé [un taureau] mais il a été volé » ou « [il a été] perdu » [cas pour lesquels le dépositaire bénévole n’est pas tenu est rembourser le propriétaire], il est exempt d’[avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car s’il avait avoué et dit la chose telle qu’elle a eu lieu [à savoir que le bœuf est mort], il n’aurait pas été tenu de payer une somme d’argent, puisqu’il est un dépositaire bénévole. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] un serment sur une déclaration [mensongère] car il a prêté serment sur un mensonge. Et de même pour tout ce qui est semblable.
6. S’il a prêté son bœuf à son ami, puis, lui a fait une réclamation en disant : « Où est le bœuf que tu m’as emprunté ? » Or, le bœuf est mort et l’emprunteur lui dit : « Il a été volé » ou « [Il a été] perdu », et prête serment sur cela, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car il ne s’est pas rendu exempt de payer par son mensonge ; et quelque soit [la cause de la perte du bœuf], il est tenu de payer qu’il soit mort, qu’il [le bœuf] ait été volé, perdu ou capturé [et ce,] parce qu’il est emprunteur, comme cela sera expliqué à l’endroit approprié. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] un « serment sur une déclaration » [mensongère], parce qu’il a prêté serment sur un mensonge. Et de même pour tout ce qui est semblable.
7. Tel est le principe général : quiconque ne se rend exempt de payer que par son mensonge et prête serment de lui-même ou le demandeur l’engage par un serment et il nie [sa réclamation], est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], bien qu’il n’ait pas répondu Amen et n’ait pas exprimé de « serment » de sa bouche.
8. Celui qui vole le bœuf de son ami et il [le propriétaire] lui fait une réclamation en lui disant : « Tu m’as volé mon bœuf » et lui répond : « Je n’ai pas volé ». [Puis, le propriétaire réplique :] « Que fait-il chez toi [mon bœuf] ? » [et l’accusé répond :] « Tu l’as mis en dépôt chez moi » et il prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car s’il avait avoué l’avoir volé, il aurait été passible de payer le prix du taureau quoi qu’il est en soit [même si le taureau a été perdu, volé ou est mort naturellement]. Or, à présent qu’il dit : « C’est un dépôt », il se rend exempt par ce mensonge [de le payer en cas] de vol et de perte, car si le bœuf est volé ou perdu après cet aveu-là, il n’est pas tenu de le payer [puisqu’il a le statut d’un dépositaire bénévole].
9. Et de même, s’il déclare l’avoir loué et prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car [par sa déclaration] il se rend exempt [de payer] dans le cas où il [le bœuf] se briserait [les os] ou mourrait. Et de même, s’il déclare l’avoir emprunté et qu’il prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car [par sa déclaration] il se rend exempt [de payer] dans le cas où il [le bœuf] mourrait en travaillant [c’est-à-dire du fait du travail], comme cela sera expliqué dans les lois relatives à l’emprunt.
10. C’est la raison pour laquelle s’il dit : « Je ne [l’]ai pas volé, mais plutôt, tu l’as mis en dépôt chez moi ou tu m’as payé pour le garder ou tu me l’as prêté et voici ton bœuf devant toi, prends-le », et qu’il prête serment sur cela [sa déclaration], il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il a avoué le capital et ne s’est exempté d’aucun [paiement] par son mensonge [étant donné qu’il ne garde plus le bien chez lui].
11. Et de même, s’il lui dit : « Tu me l’as vendu et je n’ai pas encore payé, si tu désires, prends l’argent ou voici ce qui t’appartient devant toi » ou s’il lui dit : « Tu me l’as donné comme salaire pour le travail que je réaliserai pour toi, si tu veux que je le fasse, ou sinon, prends-le et pars », [ou] « Je l’ai trouvé errant en chemin et je n’ai pas su qu’il t’appartenait ; maintenant que je sais, prends-le et parts » ou s’il dit : « Il poursuivait ma vache, et voilà, il est maintenant devant toi » et prête serment sur [l’une de] toutes ces plaidoiries, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il ne s’est exempté d’aucun [paiement par sa déclaration]. Et il est coupable d’[avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère].
12. Celui qui doit de l’argent à deux associés, et l’un d’eux lui a fait une réclamation et il a nié et a prêté serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il a nié une somme d’argent [bien qu’il reconnaisse devoir la part du second associé]. Si les deux lui font une réclamation et qu’il avoue tout[e la somme] à l’un d’eux et dit : « Je n’ai emprunté qu’à lui et qu’il prête serment, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il ne s’est exempté d’aucun [paiement par sa déclaration]. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère].
13. Et de même, celui qui est redevable d’un prêt appuyé par un titre de créance et nie et prête serment est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] parce que [ses] biens immobiliers sont assujettis au titre de créance, il [l’accusé] est donc considéré comme niant [la propriété] d’un bien immobilier. Or, nous avons déjà expliqué que celui qui nie un bien immobilier est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger]. Et il est coupable d’[avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère] car il a prêté serment sur un mensonge.
14. S’il est seulement redevable d’un prêt avec témoins [sans que le créancier ait un titre de créance], qu’il nie et prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’en niant, il s’est rendu exempt de payer à l’instant présent [en attendant que viennent les témoins]. Et malgré le fait que lorsque viendront les témoins, il sera obligé de payer et il se trouve que sa négation ne lui est pas bénéfique, elle lui est [cependant] bénéfique à l’instant présent et peut-être les témoins ne viendront pas ou ils viendront mais leur témoignage ne sera pas validé ou ils [les témoins eux-mêmes] seront invalidés et c’est pourquoi, il [l’accusé] est passible [de payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé « un serment lié à un dépôt » mensonger].