ב"ה

Rambam - 1 chapitre par jour

Chapitre Sept

Lois sur le ‘hamets et le pain azyme : Chapitre Sept

1. Il est un commandement positif de la Torah de raconter, le soir du quinze Nissan, les miracles et les prodiges qui ont été faits pour nos ancêtres en Egypte, car il est dit « Souviens-toi de ce jour où vous êtes sortis d’Egypte » comme [expression similaire par le verbe « se souvenir » à] ce qui a été dit « souviens toi du jour du Chabbat » [qui, dans le contexte du Chabbat, implique une mention verbale]. Et d’où sait-on que cela [le souvenir de ces miracles] se fait le quinze [du mois de Nissan] ? Le verset nous enseigne : « Et tu raconteras [la sortie d’Egypte] à ton fils ce jour là en ces termes : ‘pour cela [D.ieu m’a fait lorsque je suis sorti d’Egypte]’ », [ce verset implique que le récit de la sortie d’Egypte doit se faire] au moment où du pain azyme et des herbes amères [auxquels le verset fait référence avec l’expression « cela »] sont posés devant toi. Et même si l’on n’a pas de fils [on doit faire le récit de la sortie d’Egypte]. Même les grands Sages ont le devoir de raconter la sortie d’Egypte et toute personne qui s’étend dans [le récit de] ces choses qui sont arrivées et qui ont été est digne de louange.

2. Il est une mitsva de faire savoir aux fils même s’ils n’ont pas posé de question, comme il est dit « et tu raconteras à ton fils ». Le père enseigne à son fils en fonction de sa maturité. Comment [cela s’applique-t-il] ? S’il [le fils] est petit ou sot, il [le père] lui dit : « mon fils, en Egypte, nous étions tous esclaves comme cette servante ou comme cet esclave et cette nuit, le Saint Béni Soit Il nous a délivrés et nous a fait sortir vers la liberté. » Et si le fils est grand et sage, il lui fait savoir ce qui nous est arrivé en Egypte et les miracles qui nous ont été faits par l’intermédiaire de Moïse notre maître. Tout dépend de la maturité du fils.

3. Et il faut faire un changement [dans nos habitudes] cette nuit là afin que les fils voient, interrogent et disent : « En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les nuits ? » de sorte qu’on leur réponde et qu’on leur dise : «Ceci est arrivé et ceci a eu lieu ». Comment fait-on un changement ? On leur distribue des grains grillés et des noix, on retire la table de devant eux [les fils] avant qu’ils ne mangent, et on se saisit les matsot l’un de l’autre, et [tout] ce qui y ressemble. Celui qui n’a pas de fils, son épouse l’interroge. Celui qui n’a pas d’épouse, ils [les convives] s’interrogent l’un l’autre. Celui qui est seul s’interroge lui même : « En quoi cette nuit est-elle différente [de toutes les nuits] ? »

4. Et il faut commencer par [le récit décrivant] l’aspect méprisable [du niveau spirituel originel de nos ancêtres] et conclure par [le récit décrivant] l’aspect louable [auquel ont abouti nos ancêtres]. Comment [cela s’applique-t-il ] ? On commence par raconter qu’à l’origine, nos pères, à l’époque de Téra’h [père d’Abraham] et auparavant, niaient [l’existence de D.ieu], étaient perdus à la recherche de la vanité, et poursuivaient le service des idoles. Et on conclut avec la foi de vérité : sur le fait que D.ieu nous a rapprochés de Lui, qu’Il nous a distingués des Nations [du monde], et qu’Il nous a rapprochés de Son unité. Et de même, on commence en faisant savoir que nous étions esclaves du Pharaon en Egypte et [en faisant savoir] tout le mal qu’il [le Pharaon] nous a fait et on conclut avec les miracles et les prodiges qui ont été faits pour nous et [on conclut aussi] avec notre liberté. Et cela [cette manière de faire le récit] consiste à enseigner en commençant par [le passage décrivant comment, lorsqu’on apportait les prémices, on rendait louange à D.ieu en proclamant] « L’araméen [Lavan] a voulu détruire mon père » pour terminer tout le passage. Et toute personne qui prolonge et s’étend dans l’enseignement de ce passage est digne de louange.

5. Toute personne qui, la nuit du quinze [Nissan], n’a pas mentionné les trois choses qui suivent, n’est pas quitte de son devoir [de faire le récit de la sortie d’Egypte]. Et les voici :l’agneau pascal, le pain azyme, et les herbes amères. L’agneau pascal [est consommé] du fait que D.ieu est passé au dessus des maisons de nos pères en Egypte, comme il est dit « vous direz : ‘c’est le sacrifice pascal pour D.ieu...’ ». Les herbes amères [sont consommées] du fait que les égyptiens ont rendu amère la vie de nos pères en Egypte. Le pain azyme [est consommé] du fait qu’ils [nos ancêtres] ont été délivrés. Et [la mention de] ces choses [l’agneau pascal, le pain azyme, et les herbes amères] sont appelés Haggada.

6. Dans chaque génération, l’homme doit se montrer [à Pessa’h] comme s’il était lui même sorti à présent de l’asservissement d’Egypte, comme il est dit « et Il nous a sorti de là bas etc... ». Et c’est cela que D.ieu nous a ordonné dans la Torah [dans le verset] « tu te souviendras que tu as été esclave », c’est-à-dire [« tu te souviendras » signifiant que tu te comporteras] comme si tu avais été toi même esclave, sorti vers la liberté et libéré.

7. C’est pourquoi, lorsqu’un homme prend son repas cette nuit là, il doit manger et boire en s’accoudant d’une manière signifiant la liberté. Et chacun, homme ou femme, a le devoir de boire cette nuit quatre coupes de vin, pas moins. Et même un pauvre qui tire sa subsistance de la charité, on [le responsable de la caisse de charité] ne lui donnera pas moins que [de quoi s’acheter] quatre coupes [de vin]. Et la mesure [minimale de vin] de chaque coupe est d’un reviit.

8. Même un pauvre parmi [le peuple d’]Israël ne mangera pas tant qu’il n’est pas accoudé. Une femme n’a pas besoin de s’accouder et si c’est une femme importante, elle doit s’accouder. Et un fils [qui prend le repas de Pessa’h] chez son père, un serviteur devant son maître, doivent s’accouder. Mais un élève devant son maître ne s’accoude pas, sauf si son maître lui [en] a donné l’autorisation. Et s’accouder sur le coté droit n’est pas [considéré comme] s’accouder [pour ce qui est de marquer la liberté à Pessa’h]. Et de même, celui qui s’allonge sur sa nuque [sur son dos] ou sur sa face, cela n’est pas [considéré comme] s’accouder [pour ce qui est de marquer la liberté à Pessa’h]. Et quand doit-on s’accouder ? Au moment de la consommation du volume d’une olive de pain azyme et de des quatre coupes [de vin]. Et [pour] le reste de sa consommation et de sa boisson, si l’on s’est accoudé, on est digne de louange, et sinon, on n’a pas besoin [de le faire].

9. Il faut couper d’eau des quatre coupes [de vin] afin que leur consommation soit agréable. Tout dépend [de la force] du vin et de l’esprit [de l’aptitude à supporter la force du vin] de celui qui boit. Et pour ces quatre [coupes], on ne prendra pas moins d’un reviit de vin cru. Si l’on a bu ces quatre coupes [remplies] d’un vin qui n’est pas coupé, on est acquitté des [du devoir de boire les] quatre coupes et on n’est pas acquitté de [du devoir d’exprimer] la liberté. Si on a bu quatre coupes de vin coupé [d’eau] en une seule fois, on est acquitté de [du devoir d’exprimer] la liberté et on n’est pas acquitté des [du devoir de boire les] quatre coupes. Et si on a bu la majorité de chaque coupe [de vin], on est acquitté.

10. Pour chacune de ces quatre coupes, on prononce une bénédiction indépendante. Sur la première coupe, on dit le kiddouch du jour [de fête], sur la deuxième coupe, on lit la haggada. Sur la troisième coupe, on prononce le birkat hamazone. Sur la quatrième coupe, on termine le hallel [commencé dans la haggada] et on prononce la bénédiction pour le louange. Et entre [la consommation de] ces coupes, si on veut boire, on boit. [Mais] entre le la troisième et la quatrième [coupe], on ne boit pas.

11. Le [la consommation du] ‘harosset est une mitsva d’ordre rabbinique, en souvenir de l’argile avec lequel ils [nos ancêtres] travaillaient en Egypte. Et comment le fait-on ? On prend des dattes, des figues sèches, des raisins secs ou tout ce qui est semblable, on les écrase, on y met du vinaigre, et on y met des épices comme l’argile [est mélangée] avec la paille. Et on l’amène sur la table le soir de Pessa’h.

12. La consommation des herbes amères n’est pas un commandement d’ordre Toranique en tant que tel mais est liée à la consommation de l’agneau pascal. Car il y a un seul commandement positif : manger la viande de l’agneau pascal sur du pain azyme et des herbes amères. Et [il est une institution] d’ordre rabbinique de manger cette nuit là des herbes amères seules, même s’il n’y a pas de sacrifice de Pessa’h.

13. Les herbes amères évoquées dans la Torah sont [les suivantes] : le raifort, les endives, le cerfeuil, le panicaut, l'armoise amère. Chacune de ces cinq espèces végétales s’appelle maror. Et si on a mangé le volume d’une olive de l’une d’entre elle ou des cinq [espèces végétales], on est quitte [du devoir de consommer des herbes amères], à condition qu’elles soient humides [fraîches]. [Néanmoins], on s’acquitte [du devoir de consommer des herbes amères] avec [en mangeant] leur cœur, même s’il est sec. Et si on les a bouillies [ces types de salade], mises en saumure, ou cuites, on ne s’acquitte pas [du devoir de consommer des herbes amères] avec [en les mangeant préparées de cette manière].

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About the book
Featuring a modern English translation and a commentary that presents a digest of the centuries of Torah scholarship which have been devoted to the study of the Mishneh Torah by Maimonides.
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Moznaim
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