Rambam - 3 chapitres par jour
Lois des téfiline, de la mezouza, et du rouleau de la Torah : Chapitre Deux, Lois des téfiline, de la mezouza, et du rouleau de la Torah : Chapitre Trois, Lois des téfiline, de la mezouza, et du rouleau de la Torah : Chapitre Quatre
Lois des téfiline : Chapitre Deux
1. Comment écrit-on les téfiline de la tête ? On écrit les quatre passages sur quatre klaf, que l’on enroule [plie] chacun séparément, et on les met dans quatre compartiments faits d’une seule peau. Les quatre passages [des téfiline] du bras sont écrits sur quatre colonnes d’un seul klaf, que l’on enroule de la fin au début, et que l’on met dans un seul compartiment.
2. Il faut prêter attention à ces passages, car si [un passage qui doit être] « fermé » (stouma) est [écrit] « ouvert » (ptou’ha) ou [un passage qui doit être] « ouvert » est [écrit] « fermé », elles sont invalides. Les trois premiers passages sont tous ouverts et le dernier, qui est Veaya im chamoa, est fermé.
3. Il faut prêter attention à la forme longue et forme courte, de sorte que les quatre [passages] soient tels qu’ils sont écrits dans un livre de la Torah [dont l’exactitude] a été vérifiée, car si [ce qui doit être écrit à la] forme courte est [écrit à la forme] longue, cela est invalide, jusqu’à ce que l’on efface [ce qui a été écrit] en trop. Et si l’on a écrit à la forme longue ce qui doit être écrit à la forme courte, cela est invalide, et aucune correction ne peut être faite. Tels sont les [mots écrits à la forme] courte et [les mots écrits à la forme] longue dans ces quatre passages :
4. [Dans] le premier passage kadech li kol bekhor, [le mot bekhor est écrit à la forme] pleine, zakhor [est écrit à la forme] pleine, be’hozek [est écrit à la forme] courte, hotsi [est écrit à la forme] pleine, yotsim [est écrit] sans vav, yeviakha [est écrit à la forme] pleine, véhaémori [est écrit à la forme] courte, véayevoussi [est écrit à la forme] pleine, laavotekha [est écrit] sans vav, haavoda [est écrit à la forme] courte, matsot [est écrit à la forme] courte, hachevii [est écrit à la forme] pleine, matsot [est écrit à la forme] pleine, se’or [est écrit à la forme] courte, guevoulekha [est écrit à la forme] courte, baavour [est écrit à la forme] pleine, leot [est écrit à la forme] pleine, oulezikarone [est écrit à la forme] pleine, énekha [est écrit à la forme] pleine, torat [est écrit à la forme] pleine, hotsiakha [est écrit] sans youd, ha’houka [est écrit à la forme] courte, lemoada [est écrit à la forme] pleine.
5. [Dans] le second passage, veaya ki yaviakha, [le mot yaviakha est écrit] sans youd, vélaavotekha [est écrit] sans vav, ‘hamor [est écrit à la forme] courte, bekhor [est écrit à la forme] pleine, be’hozek [est écrit à la forme] courte, hotsianou [est écrit à la forme] pleine, vayaarog [est écrit à la forme] courte, bekhor [est écrit à la forme] pleine, mibekhor [est écrit à la forme] courte, véad bekhor [est écrit à la forme] pleine, zovéa’h [est écrit] sans vav, vekhol bekhor [est écrit à la forme] pleine, leot [est écrit à la forme] pleine, yadekha [est écrit] avec un he, ouletotafot [est écrit] sans le dernier vav, eneikha [est écrit à la forme] pleine, be’hozek [est écrit à la forme] courte, hotsianou [est écrit à la forme] pleine.
6. [Dans] le troisième passage, Chema, le ayin de Chema est grand, le dalet de e’had est grand. Meodekha [est écrit à la forme] courte, levanekha [est écrit à la forme] pleine, bevétekha [est écrit] sans le second youd, ouvekoumekha [est écrit à la forme] pleine, leot [est écrit à la forme] pleine, yadekha [est écrit à la forme] courte, letotafot [est écrit] sans les deux vav, éneikha [est écrit à la forme] pleine, mezouzot [est écrit] sans le premier vav, béteikha [est écrit] sans le second youd, ouvicharekha [est écrit à la forme] pleine.
7. [Dans] le quatrième passage, Veaya im chamoa [le mot chamoa est écrit à la forme] courte, mitsvotaï [est écrit] avec un seul vav, yore [est écrit à la forme] pleine, oumalkoch [est écrit à la forme] pleine, vétirochekha [est écrit] sans vav, véichta’havitem [est écrit à la forme] pleine, yevoula [est écrit à la forme] pleine, hatova [est écrit à la forme] courte, noten [est écrit à la forme] courte, otam [est écrit à la forme] courte, leot [est écrit à la forme] pleine, letotafot [est écrit] sans le second vav, einekhem [est écrit à la forme] pleine, otam [est écrit à la forme] courte, bevetekha [est écrit] sans le second youd, ouvekoumekha [est écrit à la forme] pleine, mezouzot [est écrit à la forme] pleine, betekha [est écrit] sans le second youd, ouvicharekha [est écrit à la forme] pleine, laavotekhem [est écrit] sans vav.
8. Il faut prêter attention aux fioritures (taguin) des lettres, qui sont de petits zaïn dressés sur certaines lettres qui en ont telles qu’elles sont écrites dans le rouleau de la Torah. Telles sont les lettres qui ont une fioriture dans ces quatre passages.
9. Dans le premier passage, il y a une seule lettre [qui porte des fioritures], c’est le mem fermé de miyamim sur laquelle se trouve trois zaïn. Dans le second passage, il y a cinq lettres, qui sont des he, et sur chacun de ces he se trouvent quatre zaïn. Ce sont : le he de ounetanah, le premier he et le dernier he de hikchah, le he de vayaharog, et le he de yadekhah. Dans le troisième passage, il y a cinq lettres [qui ont des fioritures,] ce sont le kof de ouvekoumekha, qui porte trois zaïn, le kof de oukechartam, qui porte trois zaïn, les deux tet et le pe de letotafot qui portent chacun quatre zaïn. Dans le quatrième passage, il y a cinq lettres [qui ont des fioritures :] le pe de véassafta, qui porte trois zaïn, le tav de véassafta, qui porte un zaïn, les deux tet et le pe de letotafot qui portent chacun quatre zaïn. Il y a au total seize lettres qui ont des fioritures. Si l’on ne fait pas les fioritures, ou que l’on en ajoute ou que l’on en retire, cela n’est pas invalide.
10. Celui qui achète des téfiline à un homme qui n’est pas un expert doit les vérifier. S’il lui achète cent téfiline [pour les revendre], il en vérifie trois : deux [téfiline] de la tête et un du bras ou deux [téfiline] du bras et un de la tête. S’il trouve qu’elles sont valides, [le scribe qui les a écrits] est reconnu [comme compétent], et toutes les autres [téfiline] sont [présumées] valides et aucune vérification n’est nécessaire. Et s’il les achète en différents paquets, elles doivent toutes être vérifiées, car on présume que ces paquets ont été achetés à plusieurs [scribes].
11. Celui qui écrit des téfiline lui-même ou les achète à un expert, ou les achète à une personne ordinaire et les fait vérifier et les remet dans leurs compartiments, n’a pas besoin de les [re]faire vérifier, même après plusieurs années. Tant que [la peau] qui les recouvre est intact, elles sont présumées [valides], et on ne craint pas qu’une lettre se soit effacée ou ait été trouée. Hilel l’ancien disait : « Celles-ci [mes téfiline] sont du père de ma mère ».
Lois des téfiline : Chapitre Trois
1. Il y a huit lois dans la confection des téfiline qui sont toutes des lois dites à Moïse sur le Sinai. C’est pourquoi, elles sont toutes indispensables, et si l’une d’elles n’est pas respectée, elles [les téfiline] sont invalides. Ce sont : il faut [1] qu’elles soient carrées, et cousues en carré, [les mesures doivent être exactes de sorte que] les diagonales soient celles d’un carré [c'est-à-dire égales à 1,4 fois le côté], et les quatre angles soient égaux, [2] qu’il y ait sur la peau de [la téfila de] la tête la forme d’un chine [gaufré] sur les [faces] droite et gauche, [3] que les passages [inscrits sur les parchemins] soient enveloppés dans un morceau de tissu, [4] qu’un poil soit enroulé autour du tissu, et c’est ensuite qu’elles sont introduites dans leurs compartiments, [5] qu’elles soient cousues au moyen de tendons [d’animaux], [6] qu’un espace soit fait dans l’étui [la peau qui recouvre les parchemins] pour introduire les lanières, qui coulissera ainsi dans le repli [de la peau de l’étui], [7] que les lanières soient noires, [8] que le nœud soit un nœud précis ayant la forme d’un dalet.
2. Comment les téfiline de la tête sont-elles confectionnées ? On prend un cube de bois à faces égales. Si sa hauteur est supérieure ou inférieure à sa largeur, cela ne porte pas à conséquence ; il faut simplement prêter attention au fait que sa longueur soit égale à sa largeur. On y fait trois entailles, de manière à ce qu’il y ait quatre saillies, comme ceci [cf. dessin]. On prend une peau, que l’on humecte avec de l’eau, et on recouvre [de cette peau] la forme en bois, en introduisant la peau dans chaque entaille. Alors qu’elle est encore mouillée, on la pince de part et d’autre de manière à former un chine de trois branches sur la [face] droite par rapport à celui qui porte les téfiline, et un chine de quatre branches sur la [face] gauche.
3. La peau est laissée sur [la forme en] bois jusqu’à ce qu’elle sèche. Puis, elle est retirée de la forme en bois, ayant alors quatre compartiments vides. Un [des quatre] passage[s inscrits sur un parchemin] est introduit dans chaque compartiment. Une partie de la peau est alors repliée en dessous, et cousue des quatre coins. Dans la peau qui est en dessous, une partie semblable à un ourlet [cf. supra § 1 note] est laissée pour introduire les lanières, et [cette partie] est appelé ma’boret [passage].
4. Comment les téfiline du bras sont-elles confectionnées ? On prend un bloc de bois, dont la longueur et la largeur sont égales, et dont la hauteur est d’un doigt, légèrement supérieure ou légèrement inférieure. [Ce bloc] est recouvert de la peau mouillée, qui demeure ainsi sur la forme jusqu’à ce qu’elle sèche. La peau est alors retirée, et les quatre passages [écrits sur un seul parchemin] sont introduits à la place du bois, et une partie de la peau est repliée et cousue des quatre coins. On laisse de la peau une partie semblable à un ourlet pour [introduire] les lanières.
5. Comment les parchemins sont-ils disposés dans la téfila de la tête ? Le [parchemin qui contient] le dernier passage, Veaya im chamoa, est introduit dans le premier compartiment sur la droite par rapport à celui qui porte les téfiline, [le parchemin qui contient le passage] Chema [est placé dans le compartiment] à côté, [le parchemin qui contient le passage] Veaya ki yaviakha [est placé] dans le troisième compartiment, à côté [du parchemin qui contient le passage] Chema, et [le parchemin où est écrit le dernier passage,] Kadech li [se trouve] dans le quatrième compartiment, qui est sur le côté gauche par rapport à la personne qui porte les téfiline. De cette manière, une personne qui fait face à celui qui porte les téfiline lira les passages dans l’ordre, comme ceci [cf. dessin, qui est l’ordre dans lesquels ils se trouvent dans la Torah]. Si cette disposition n’est pas respectée, elles [les téfiline] sont invalides.
6. [Les quatre passages de] la téfila du bras sont écrits sur quatre colonnes d’un seul long parchemin, comme un rouleau de la Torah, dans l’ordre [dans lequel ils se trouvent] dans la Torah, comme ceci [cf. dessin]. S’ils sont écrits sur quatre parchemins distincts et introduits dans un seul compartiment, cela est valable, et il n’est pas nécessaire de les coller.
7. Lorsque l’on enroule les parchemins, de la tête ou du bras, on les enroule de la fin au début, de telle manière que lorsque l’on ouvre un parchemin, on lise le passage du début à la fin.
8. Avant d’introduire les parchemins dans leurs compartiments, on les enveloppe d’un tissu, avec un poil [enroulé] sur le tissu, et ils sont alors introduits dans leurs compartiments. Ce poil doit être un poil d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur [permis à la consommation], même nevéla ou tréfa. Il est devenu coutume d’enrouler un poil de queue de veau.
9. Pour coudre les téfiline, on utilise uniquement des tendons d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur, même nevéla ou tréfa. On prend les tendons au niveau de la métatarse de l’animal domestique ou sauvage pur, qui sont [des tendons] blancs. S’ils sont durs, on les ramollit avec des pierres ou ce qui est semblable, jusqu’à ce qu’ils deviennent comme du lin. Ils sont filés et entrelacés, et sont alors utilisés pour coudre les téfiline et les colonnes du rouleau de la Torah.
10. Les téfiline sont cousues en carré. Il est une loi acceptée au sein du peuple juif de faire trois points de chaque côté, soit au total douze points pour [la téfila] du bras comme pour celle de la tête. Si l’on fait dix ou quatorze [coutures], cela est valide. Dans chaque point, il faut que le fil passe des deux côtés [au-dessus et en dessous].
11. Il faut que l’entaille [entre chaque compartiment] de la téfila de la tête atteigne l’endroit de la couture. [Toutefois,] même si l’entaille n’atteint pas l’endroit de la couture, dès lors qu’elle est discernable, de sorte que les quatre saillies sont visibles, elles [les téfiline] sont valides. Mais si l’entaille n’est pas discernable, elles sont invalides. Il faut faire passer dans chaque entaille, sur la peau [extérieure des compartiments], un fil ou une fine corde pour faire séparation entre chaque compartiment. Il est une coutume répandue de faire passer l’un des tendons utilisés pour la couture dans chacune des trois entailles.
12. Comment les lanières sont-elles confectionnées ? On prend une lanière de peau dont la largeur est égale [ou supérieure à] la longueur d’un grain d’orge. Si elle est plus large, cela est valide. La longueur de la lanière de la téfila de la tête [doit être] suffisante pour entourer la tête, faire le nœud, et étendre les lanières de part et d’autre jusqu’au nombril ou légèrement au-dessus. La lanière [de la téfila] du bras doit être suffisamment longue pour entourer le bras, attacher le nœud, et étendre la lanière jusqu’au majeur pour faire sur celui-ci trois tours et attacher. Si les lanières sont plus longues que les mesures susmentionnées, cela est valide.
13. On introduit la lanière de la tête dans son repli, on laisse [la longueur de lanière correspondant à] la taille de la tête, et on fait un nœud carré ayant la forme d’un dalet. Ce nœud, tout érudit doit l’apprendre. Il est impossible de définir sa forme par écrit ; il faut qu’il soit vu. De même, pour la [téfila du] bras, on fait un nœud ayant la forme d’un youd. La lanière du bras doit coulisser dans le nœud, afin de pouvoir élargir et rétrécir quand on désire l’attacher sur le bras.
14. Les lanières des téfiline de la tête comme du bras, leur surface extérieure doit être noire, ceci est une loi dite à Moïse sur le Sinaï. En revanche, le dos des lanières, étant donné qu’il est intérieur, [même] s’il est vert ou blanc, cela est valide. Il ne doit [toutefois] pas être rouge, de crainte qu’elles [les lanières] se retournent, et cela est une honte pour celui [qui les porte]. Le dos des lanières doit toujours avoir la même couleur que l’étui ; si [celui-ci est] vert, il doit être vert, et si [celui-ci est] blanc, il doit être blanc. Il est beau que les téfiline soient entièrement noirs, l’étui ainsi que toute la lanière [même le dos de celle-ci].
15. La peau dont on recouvre les téfiline [c'est-à-dire l’étui] et dont on fait les lanières est la peau d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur, même nevéla ou tréfa. Si l’on a utilisé à cet effet [la peau d’un animal] impur, ou de l’or, elles sont invalides. La peau de la lanière doit avoir été travaillée expressément à cet effet. En revanche, la peau de l’étui n’a aucunement besoin d’être travaillée ; même si on l’a faite [comme une] matsa [c'est-à-dire sans la travailler avec de la farine et du sel], elle est valide. Dans plusieurs endroits, il est coutume de confectionner [l’étui des téfiline] avec une peau [comme une] matsa [car elle est alors plus rigide].
16. Seul un juif peut confectionner des téfiline ; [en effet,] la confection [des téfiline] est considérée comme l’écriture [de celles-ci], du fait du chine fait dans la peau, comme nous l’avons expliqué. C’est pourquoi, si elles sont confectionnées ou cousues par un non juif, elles sont invalides. De même, toute personne invalide pour l’écriture [des téfiline] ne doit pas non plus les confectionner.
17. Une téfila de la tête ne doit pas être changée en téfila du bras, mais une [téfila] du bras peut être changée en [téfila] de la tête, parce qu’on ne doit pas diminuer dans la sainteté. De même, la lanière de la téfila de la tête ne doit pas servir à la téfila du bras. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si elles ont déjà été portées. En revanche, des téfiline de la tête qui n’ont jamais été portées, il est permis d’en faire [des téfiline pour] le bras. Comment procède-t-on ? On la recouvre d’une peau, de manière que cela forme un seul [étui, et non quatre compartiments visibles], et on l’attache sur le bras.
18. Si les coutures des téfiline se déchirent, [la règle suivante est appliquée] si [a] deux coutures l’une à côté de l’autre [se déchirent] ou [b] trois coutures, même non juxtaposées, elles [les téfiline] sont invalides. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les [téfiline] vieilles. En revanche, pour les [téfiline] neuves, tant que la base est intacte, elles sont valides. [Les téfiline] sont définies comme neuves si l’on peut tenir une partie de la peau où la couture s’est déchirée, et [la peau] est ferme et ne se rompt pas. Si l’on ne peut pas tenir [cette partie] sans qu’elle [la peau] ne se rompe, elles sont [appelées téfiline] vieilles.
19. Une lanière qui s’est déchirée ne doit ni être rattachée, ni être cousue. Plutôt, elle est enlevée, enterrée, et remplacée. Le reste d’une lanière [déchirée] est invalide, s’il n’a pas une longueur et une largeur supérieure ou égale à la mesure susmentionnée. Il faut prêter attention que la face des téfiline [noire] soit au-dessus quand on les attache sur le bras et sur la tête [et qu’elles ne se retournent pas].
Lois des téfiline : Chapitre Quatre
1. Où pose-t-on les téfiline de la tête ? [La partie inférieure doit être posée] sur le crâne, au niveau de la naissance des cheveux, l’endroit où le crâne d’un enfant bat. Il faut les positionner au centre, de sorte qu’elles soient entre les yeux. Le nœud [en forme de dalet] doit être en haut de la nuque, qui est le bas du crâne.
2. [Les téfiline] du bras, on les attache sur [le bras] gauche, au niveau du biceps, c'est-à-dire là où la chair fait saillie sur le bras entre l’épaule et le coude. Ainsi, lorsque l’on appuie son bras sur ses côtes, la téfila [du bras] fait face au cœur, pour accomplir [le verset :] « ces paroles seront sur ton cœur ».
3. Celui qui met la téfila du bras sur sa paume ou [la téfila] de la tête sur son front [pour accomplir littéralement les expressions « sur ta main » et « entre tes yeux »] suit la pratique des saducéens [et n’est pas quitte de son obligation]. Celui qui confectionne sa téfila ronde comme une noix, (cela est dangereux et [de plus], il) ne réalise aucunement la mitsva. Un gaucher pose la téfila [du bras] sur son [bras] droit, qui correspond à son [bras] gauche [c'est-à-dire son bras « faible »]. Un ambidextre pose [la téfila du bras] sur son [bras] gauche, qui est l » [bras] gauche [c'est-à-dire le bras faible] de [la majorité] des gens. C’est par tradition orale qu’ils [les sages] ont appris l’emplacement où attacher les téfiline [du bras] et où poser [les téfiline de la tête].
4. [L’absence de] la téfila de la tête n’empêche pas [d’attacher] celle du bras, et [l’absence de la téfila] du bras n’empêche pas [de poser] celle de la tête, car ce sont deux commandements [distincts]. Quelle bénédiction récite-t-on ? Sur [la téfila] de la tête, on récite la bénédiction : « […] Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as enjoints au sujet du commandement des téfiline », et sur [la téfila] du bras, on récite la bénédiction : « […] Qui nous as sanctifié par Ses commandements et nous as ordonné de mettre les téfiline.
5. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si l’on met l’une d’elles. Mais si l’on met les deux, on récite une seule bénédiction, qui est : « […] de mettre les téfiline » ; on attache [alors] la [téfila] du bras, puis on pose celle de la tête. Lorsque l’on retire [les téfiline], on retire [tout d’abord] celle de la tête, puis celle du bras.
6. Après avoir récité la bénédiction « […] de mettre les téfiline », il est défendu de parler, même de répondre aux salutations de son maître, avant d’avoir mis [la téfila] de la tête. Si l’on a parlé, cela est une faute, et il faut réciter la seconde bénédiction : « […] au sujet du commandement des téfiline] » avant de mettre [la téfila] de la tête.
7. À chaque fois que l’on met les téfiline, on récite la bénédiction, même si on les enlève et les remet plusieurs fois dans la journée. Pour tous les commandements, on récite la bénédiction avant leur accomplissement. C’est pourquoi, il faut réciter la bénédiction sur la téfila du bras après l’avoir posée sur le muscle, avant de l’attacher, car le fait de l’attacher est l’accomplissement [du commandement].
8. Lorsque l’on enlève ses téfiline pour les ranger dans leur contenant [sac], il ne faut pas mettre [la téfila] du bras sous [la téfila] de la tête. [En effet, si elles sont disposées de cette manière, on est obligé] pour les mettre d’ignorer la téfila de la tête que l’on trouve en premier, pour prendre celle du bras, car [la téfila] de la tête ne doit pas être mise avant celle du bras. Or, il est défendu d’ignorer une mitsva pour une autre mitsva ; [au contraire] il faut s’occuper de la première mitsva qui se présente à soi. Il faut donc placer la [téfila] du bras au-dessus, afin de trouver celle-ci en premier [en ouvrant le sac] et mettre [les téfiline] dans l’ordre.
9. Un contenant désigné pour y mettre les téfiline, dans lequel elles ont [effectivement] été rangées, devient saint, et il est défendu d’en faire un usage profane. S’il a été désigné [pour y mettre les téfiline] mais qu’elles n’y ont pas [encore] été rangées, ou si elles [les téfiline] ont été rangées [dans ce contenant] de manière temporaire et qu’il n’a pas été désigné à cet effet, il ne devient pas saint, et reste profane, comme auparavant. Il est défendu de suspendre les téfiline par la lanière ou par la téfila elle-même. En revanche, on peut suspendre le sac dans lequel sont rangées les téfiline.
10. Le temps de la pose des téfiline est le jour, non la nuit, comme il est dit : « [Tu observeras ce décret en son temps,] de jours en jours » ; ce décret est le commandement des téfiline. De même, Chabbat et jours de fête ne sont pas le temps [du commandement] des téfiline, comme il est dit : « elles seront en signe » ; or, le Chabbat et les jours de fête sont eux-mêmes des signes. À partir de quand peut-on mettre [les téfiline] ? Dès que l’on peut apercevoir un ami [quelque peu familier] à une distance de quatre coudées et le reconnaître, jusqu’au coucher du soleil.
11. Celui qui met les téfiline avant le coucher du soleil, et la nuit tombe, a le droit de porter [les téfiline] même toute la nuit. [Néanmoins,] on ne donne pas une telle directive en public ; plutôt, on enseigne à tous à ne pas porter les téfiline la nuit, et à les enlever avant le coucher du soleil. Qui pose a priori les téfiline après le coucher du soleil transgresse un commandement négatif, comme il est dit : « Tu observeras ce décret… de jours en jours ».
12. Si, alors que l’on revient d’un voyage, les téfiline sur la tête, le soleil se couche et le jour [du Chabbat] est sanctifié [c'est-à-dire commence], on pose la main sur [les téfiline pour que personne ne les voit] jusqu’à ce que l’on arrive chez soi, puis, on les retire . Si l’on se trouve à la maison d’étude [dans les champs en dehors de la ville, qui n’est pas un lieu sûr], les téfiline sur la tête, et que le jour [du Chabbat] commence, on pose la main dessus jusqu’à ce que l’on arrive chez soi et on les retire. Et s’il y a une maison proche du mur [de la ville] où elles peuvent être gardées, on les y dépose. Si l’on n’a pas enlevé les téfiline avant le coucher du soleil, parce que l’on avait pas d’endroit où les garder, et qu’on les laisse sur soi pour les garder, cela est permis [et on peut donner une telle directive en public].
13. Qui est exempt de la lecture du Chema est exempt [du commandement] des téfiline. Un enfant qui sait garder ses téfiline [sans entrer aux toilettes avec celles-ci], son père lui achète des téfiline pour lui inculquer les commandements. Une personne qui a des problèmes intestinaux, et quiconque éprouve des difficultés à se retenir est exempt des téfiline [car il peut émettre un gaz en les portant]. Toutes les personnes impures ont l’obligation [de porter] les téfiline comme les personnes pures. Celui qui souffre, et celui qui n’a pas l’esprit posé sont exempts des téfiline, car celui qui met les téfiline n’a pas le droit d’en distraire son attention. Les cohanim au moment du service et les lévites lorsqu’ils récitent le chant sur l’estrade, et les israélites ordinaires, lorsqu’ils [assistent au service] dans le Temple [comme émissaires du peuple juif pour le sacrifice quotidien] sont exempts de la prière et des téfiline.
14. Il est une obligation de palper ses téfiline [de temps en temps] tout le temps qu’on les porte, afin de ne pas en distraire son esprit, ne serait-ce qu’un instant. [En effet,] leur sainteté est supérieure à celle de la plaque frontale [du grand prêtre], puisque la plaque frontale ne comporte qu’une seule mention du nom [de D.ieu], alors que [les téfiline] de la tête comme du bras comportent vingt et une fois le nom [de D.ieu de quatre lettres] Youd-Ke.
15. Les téfiline nécessitent un corps propre. Il faut prêter attention à ne pas émettre de gaz quand on les porte. C’est pourquoi, il est défendu de dormir en les portant, ni un long sommeil, ni [même] un petit somme. [Toutefois,] si l’on place un mouchoir dessus et que son épouse n’est pas présente, on peut faire un petit somme [en portant les téfiline]. Comment procède-t-on [pour ne pas être pris par le sommeil] ? On met sa tête entre ses genoux et l’on dort assis.
16. Si l’on a les téfiline enroulées sur la main [de manière à ce qu’elles ne puissent pas tomber], il est permis de dormir ainsi, même un long sommeil [puisqu’on ne les porte pas sur soi]. On ne peut prendre qu’une légère collation [en portant les téfiline]. Pour prendre un repas, on les enlève et on les pose sur la table jusqu’à ce qu’on se lave les mains [à la fin du repas]. Puis, on les remet, et on récite les actions de grâce [après le repas] en les portant.
17. Si l’on porte les téfiline et que l’on a besoin [d’aller aux] toilettes , on ne doit pas poser les téfiline dans les trous [du mur du champ] du côté du domaine public, de crainte qu’elles soient prises par des passants. Comment procède-t-on ? Même si l’on doit [simplement] uriner, on enlève les téfiline à une distance de quatre coudées [des latrines], et on les enroule dans son vêtement comme un rouleau de la Torah, et on les tient de la [main] droite en face de son cœur. Il faut prendre garde à ce que la lanière ne sorte pas d’un téfa’h. On entre [alors] pour faire ses besoins, et lorsque l’on sort, on s’éloigne de quatre coudées des latrines pour remettre [les téfiline].
18. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour des latrines fixes où [l’on fait ses besoins assis et] il n’y a pas d’éclaboussures. Mais dans un endroit qui est utilisé temporairement pour faire ses besoins [comme tout endroit utilisé pour uriner, où l’on urine debout, non assis], on ne doit pas entrer avec [les téfiline] enveloppées ; il faut les enlever et les donner à quelqu’un d’autre à garder. L’urine n’est expulsée [sans aucune éclaboussure] même dans des latrines fixes, que lorsque l’on s’assoit. Si la terre [du sol] est tendre, [il n’y a pas d’éclaboussure] même [si l’on urine] debout. Si [le sol est] dur, il faut se tenir sur un plan incliné [pour uriner] afin de ne pas recevoir d’éclaboussures.
19. Si, alors que l’on porte les téfiline, on doit faire ses besoins au soir, et qu’il ne reste pas suffisamment de temps dans la journée pour remettre [les téfiline] après être sorti [des latrines], on ne doit pas y entrer avec [les téfiline] enveloppées dans son vêtement, même pour uriner dans des latrines fixes. Comment doit-on procéder ? On les enlève et on les met dans leur contenant si celui-ci fait un téfa’h [au minimum de largeur, longueur, et hauteur], ou dans un contenant qui n’est pas le leur [c'est-à-dire qui n’est pas désigné à cet effet], même s’il n’a pas un téfa’h [cube]. On entre [dans les toilettes] avec le contenant à la main. De même, si l’on doit [faire ses besoins] la nuit, on les place dans leur contenant et on entre [dans les latrines] en tenant le contenant [à la main].
20. Celui qui a oublié et est entré aux toilettes en portant les téfiline [commençant à faire ses besoins] pose la main sur celles-ci jusqu’à ce qu’il finisse le premier jet [de selles ou d’urine], sort [des latrines] et les enlève, puis retourne faire ses besoins. [La raison en est que] s’il interrompt au milieu du premier jet de selles ou d’urine, il peut devenir très dangereusement malade.
21. S’il a oublié et a eu des rapports sexuels avec les téfiline, il ne doit pas saisir la lanière, ni la téfila elle-même avant de s’être lavé les mains. [Alors,] il les retire. [Il doit tout d’abord se laver les mains] car les mains sont actives [il a donc peut-être touché les parties génitales].
22. Celui qui entre dans un établissement de bains a le droit de revêtir les téfiline dans la pièce où tout le monde est habillé. Dans une pièce où certaines personnes sont nues et d’autres habillées, il n’est pas nécessaire d’enlever les téfiline, mais il ne faut pas y revêtir les téfiline a priori. Dans [les pièces] où les gens sont nus, il faut enlever les téfiline, et inutile de mentionner qu’il ne faut pas les revêtir.
23. Un homme ne doit pas marcher au cimetière en portant les téfiline sur la tête. Même dans les quatre coudées d’un cadavre ou d’une tombe, il faut enlever les téfiline, à moins de se tenir à quatre coudées. Il ne faut pas mettre les téfiline avant d’avoir couvert sa nudité et revêtu ses vêtements. Celui qui porte une charge sur sa tête retire ses téfiline de la tête jusqu’à ce qu’il enlève la charge. Il est défendu de porter même un mouchoir sur la tête quand on porte les téfiline. Toutefois, on peut porter un turban sur les téfiline [car il s’agit d’un vêtement, non d’une « charge »].
24. Il est défendu d’avoir des rapports sexuels dans une pièce où se trouvent des téfiline ou un rouleau de la Torah, jusqu’à ce qu’ils soient sortis [de la pièce] ou placés dans un contenant lui-même placé dans un autre contenant non désigné spécifiquement à cet effet. Mais si le second contenant est spécifique [aux téfiline ou rouleau de la Torah, cela est défendu] même s’il y a dix contenants, [car] tous sont considérés comme un seul contenant. Placés dans un contenant à l’intérieur d’un autre contenant, il est permis de les poser à la tête du lit, entre un oreiller et un coussin, de manière à ce qu’ils ne soient pas en dessous de sa tête, afin de les garder [des voleurs ou des rats], même si sa femme se trouve avec lui dans le lit.
25. Grande est la sainteté des téfiline, car tant que les téfiline sont sur la tête et le bras d’un homme, il est humble et a la crainte du Ciel, ne se livre pas à la raillerie et aux conversations futiles, et ne pense pas à de mauvaises choses, mais oriente son cœur vers les propos de vérité et la justice. C’est pourquoi, il convient de s’efforcer à les porter toute la journée, car telle est la mitsva. On dit de Rave, le disciple de Rabeinou Hakadoch, qu’on ne le vit jamais marcher quatre coudées sans [réciter des paroles de] Torah, sans tsitsit et sans téfiline.
26. Bien que la mitsva soit de les porter toute la journée, cela est particulièrement important au moment de la prière. Les sages ont dit : « quiconque lit le Chema sans les téfiline est considéré comme s’il portait un faux témoignage ». Qui ne met pas les téfiline transgresse huit commandements positifs, car dans chacun des quatre passages [introduits dans les Téfiline], [D.ieu] nous enjoints [de porter] les téfiline de la tête et du bras. Celui qui a l’habitude de porter les téfiline aura une longue vie, comme il est dit : [Ceux qui portent le nom de] « D.ieu sur eux vivront ».