Moïse enseigna au peuple juif que les premiers spécimens de la récolte de leur blé, orge, raisin, figue, grenade, olive et dattes devraient être apportés au Temple et remis aux prêtres. Le prêtre en fonction devrait alors les présenter brièvement devant l’autel et les consommer lui-même par la suite.
Nous ne formons qu’un
וְלָקַחְתָּ מֵרֵאשִׁית כָּל פְּרִי הָאֲדָמָה . . . וְהָלַכְתָּ אֶל הַמָּקוֹם אֲשֶׁר יִבְחַר ה' אֱלֹקֶיךָ לְשַׁכֵּן שְׁמוֹ שָׁם: (דברים כו:ב)
[Moïse dit au peuple juif : « Lorsque tu seras entré dans le Pays d’Israël,] tu devras prendre les prémices de tous les fruits de la terre...et te rendre à l’endroit où D.ieu a choisi de faire résider son Nom [le saint Temple]. » Deutéronome 26,2

Ce commandement n’entra en vigueur que lorsque le peuple juif fut entièrement établi sur sa terre. Comme on le voit dans le livre de Josué, ce processus prit 14 années. Néanmoins, avant que la conquête et l’établissement dans le pays ne soient achevés, personne n’eut l’obligation d’apporter ses prémices au Sanctuaire.

La raison est que le rituel des prémices marque notre reconnaissance pour la bonté de D.ieu ; aussi, tant qu’un seul Juif n’avait pas reçu sa part de la terre d’Israël, le peuple dans son ensemble ne pouvait éprouver de joie et de gratitude complètes.

La chose vaut pour nous aujourd’hui : tant qu’un seul Juif est matériellement ou spirituellement démuni, nous tous ne saurions éprouver de joie complète. La situation matérielle et spirituelle de nos frères juifs – et à travers eux plus généralement, le sort de l’humanité et de la Création – doit nous inspirer à agir pour remédier à une telle situation.1