Balak conduisit Bilaam à un troisième endroit, en pensant qu’il serait peut-être plus facile pour Bilaam d’y maudire le peuple juif. Bilaam était sur le point de proférer une malédiction, quand son regard fut attiré par la façon dont le peuple juif avait dressé son camp : tout d’abord, il était réparti en tribus distinctes, ce qui avait été rendu possible du fait qu’ils avaient été fidèles dans leurs mariages. Ensuite, les tentes étaient disposées en quinconce, de sorte que nul ne pouvait regarder, fût-ce de façon fortuite, à l’intérieur de la tente d’une autre famille. Le souci du détail manifesté par le peuple juif dans le domaine de la décence fit tant impression sur Bilaam qu’il décida de lui-même de le bénir au lieu de le maudire.
Le pouvoir de la décence
מַה טֹּבוּ אֹהָלֶיךָ יַעֲקֹב מִשְׁכְּנֹתֶיךָ יִשְׂרָאֵל: (במדבר כד:ה)
[Bilaam dit :] « Comme elles sont belles tes tentes Ô Jacob, tes demeures Ô Israël. » Nombres 24,5

La leçon est ici pour nous qu’il ne faut jamais penser qu’il convient de ne se soucier que des « grands » enjeux de la décence et de l’intimité, et que nous pouvons être moins stricts sur des détails « mineurs » et « bénins ». Les moindres détails sont importants – assez importants pour faire d’une malédiction une bénédiction (ou d’une situation compromise une situation heureuse).

Si la pensée nous venait que cette vigilance dans les détails de la décence n’est requise que dans notre conduite quotidienne, mais pas dans des circonstances temporaires (comme lorsque nous sommes en vacances), nous voyons ici que le formidable pouvoir de ne serait-ce que des détails mineurs de la conduite décente fut démontré lorsque nos ancêtres vivaient dans des tentes, dans leurs demeures temporaires dans le désert.1