Ailleurs dans la Torah nous ne sommes mis en garde que sur le fait de prendre de l’argent qui n’est pas le nôtre. Ici cependant, il nous est enjoint de ne pas même posséder des instruments de mesure faussés. La raison est que lorsqu’un commerçant fait usage de mesures fausses, il fait semblant de faire payer à son client la somme requise, alors qu’en réalité il le berne. Cette duperie aboutit à un vol manifeste, voire pire.
La chose s’applique pour ce qui concerne notre relation avec D.ieu. Notre mauvais penchant, qui a conscience que la moindre tentative de nous convaincre de nous rebeller ouvertement contre notre Créateur n’a guère de chances d’aboutir, tente de nous piéger en nous leurrant. « J’admets parfaitement, dit-il, que chacune de nos actions doit être “mesurée”, c’est-à-dire accomplie en toute conformité avec la loi juive. Mais qu’y a-t-il de si dramatique si la mesure de conformité n’est pas absolument stricte ? Quand bien même tiens-tu à conserver une mesure exacte, poursuit-il, conserves-en une autre : applique pleinement les lois de D.ieu quand il s’agit du domaine spirituel. Mais lorsque tu as affaire au monde matériel ou que tu conduis tes affaires, il y a certainement matière à compromis. »
Veiller à maintenir des mesures exactes, ainsi que l’honnêteté en affaires, constitue le préalable pour observer la Torah entière. Pour reprendre les mots d’Hillel, le grand sage du Talmud : « Ce qui t’est haïssable, ne le fais pas à ton prochain – c’est là la Torah tout entière, le reste n’est que commentaires. Va et étudie-la ! »1
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