Moïse prit congé de Jéthro et partit pour l’Égypte. Comme D.ieu l’avait prédit, lorsque Moïse demanda à Pharaon de libérer les Juifs, ne fût-ce que pour trois jours, Pharaon refusa. Au lieu de cela, Pharaon ordonna qu’on ne fournisse plus aux Juifs la paille nécessaire à confectionner des briques ; ils auraient désormais à produire le même quota quotidien de briques tout en collectant eux-mêmes la paille nécessaire. Les Juifs se plaignirent à Moïse ; percevant la souffrance des Juifs, Moïse demanda à D.ieu pourquoi Il lui avait confié cette mission si tel était le résultat.
Mettre en question les voies de D.ieu
וַיָּשָׁב מֹשֶׁה אֶל ה' וַיֹּאמַר אֲדֹנָי לָמָה הֲרֵעֹתָה לָעָם הַזֶּה וגו': (שמות ה:כב)
Moïse revint vers D.ieu et dit : « D.ieu, pourquoi as-Tu maltraité ce peuple ? » Exode 5,22

Au plus profond de lui, Moïse ne mettait pas en question la justice de D.ieu, mais il cherchait seulement à la comprendre. Moïse et le peuple juif avaient hérité leur foi en D.ieu des patriarches et des matriarches. Cette foi était certes très puissante, mais pour être délivrés de l’Égypte et recevoir la Torah, il ne suffisait pas que leur relation avec D.ieu consiste en un héritage de leurs ancêtres ; ils devaient édifier la leur par eux-mêmes. C’est seulement lorsqu’une personne intériorise sa foi et la fait sienne qu’elle peut en imprégner tout son être.

Paradoxalement, le moyen de transformer la foi héritée par nous en notre acquis propre consiste à la remettre en question – non par le doute ou pour le simple plaisir de remettre en question, mais afin de vraiment la comprendre.

Ainsi, en réponse au désir de Moïse de comprendre les voies de D.ieu, D.ieu lui signifia que le but de l’exil était de permettre au peuple d’atteindre un niveau de conscience du Divin plus élevé encore que celui issu du seul héritage des patriarches.1