En entendant que Joseph voulait garder Benjamin comme esclave, Juda s’avança pour s’expliquer avec Joseph. En termes respectueux, il dit à Joseph qu’il ne tolérerait pas une telle injustice envers son frère, ainsi qu’envers son père Jacob qui ne survivrait pas à la perte du seul fils qui lui restait de son épouse Rachel.
Une situation de crise
וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה וגו': (בראשית מד:יח)
Juda s’approcha alors [de Joseph]. Genèse 44,18

Juda n’hésita pas à parler durement à Joseph ; en outre, il formula d’emblée sa requête avec fermeté. Il savait que lorsqu’une vie est en jeu, la diplomatie n’est pas de mise ; nos interlocuteurs doivent sentir que notre engagement n’est pas motivé par des arrière-pensées, comme des intérêts politiques ou financiers. Quand il apparaitra clairement que la cause pour laquelle nous combattons touche à l’essence de notre être, elle suscitera en retour une réponse digne et compréhensive.

Les « Benjamins » d’aujourd’hui, nos enfants juifs, sont menacés par une autre forme d’« Égypte » – celle de l’assimilation. Pour sauver ces Benjamins, nous ne saurions attendre que soient désignés des comités qui mèneront de longues recherches et débattront ensuite de ce qu’il convient d’entreprendre et de ce que cela coûtera, etc. Quand des vies sont en jeu, nous devons faire tout notre possible pour les sauver, sans attendre.

Contre toute attente, les efforts de Juda se révélèrent fructueux : son ennemi présumé se révéla être son plus grand allié, et Pharaon lui-même fournit les plus amples moyens pour assurer la continuité sans compromis de la tradition juive. Il en sera de même quand nous suivrons l’exemple de Juda, en nous dévouant ardemment et avec abnégation pour nos enfants.1