Dans son premier rêve, Pharaon vit sept vaches robustes émerger du Nil, suivies de sept vaches maigres qui dévorèrent les sept premières. Dans son second rêve, il vit sept épis charnus être engloutis par sept épis maigres.
Le prix d’un repas gratuit
וַיִּיקַץ פַּרְעֹה וְהִנֵּה חֲלוֹם: (בראשית מא:ז)
Pharaon s’éveilla, et réalisa que [ce qu’il avait vu] était un rêve. Genèse 41,7

Le contenu des rêves de Pharaon différait profondément de celui des rêves de Joseph. Pharaon eut un songe fait d’animaux et de biens, mais pas de travail. Les rêves de Joseph, en revanche, avaient commencé avec l’idée de travail : les frères amassant des gerbes dans les champs.

Voilà qui reflète la différence entre la façon dont D.ieu fournit leur subsistance respectivement aux personnes saintes et aux profanes. D.ieu subvient aux besoins des personnes saintes en rétribution de leurs efforts constants d’être fidèles à Sa volonté. Les impies en revanche sont hostiles à l’idée d’autodiscipline et de travail ; aussi, D.ieu ne les soutient qu’au seul titre de Son devoir de les maintenir en vie. En outre, la subsistance obtenue sans effort est une bonté inaboutie, puisque la nature humaine est telle que nous n’apprécions pas ce qui est acquis sans effort.

De même, lorsque nous sommes tentés de penser que nous pouvons obtenir ce que nous désirons sans en passer par un travail ardu, il nous faut réaliser que cette perception émane de notre côté profane. De même, tout ce que nous obtenons « gratuitement » est soit déficient soit éphémère.1