Le premier couple d’humains vécut dans le Jardin d’Éden, où ils étaient censés jouir de la création de D.ieu – y compris à travers leur propre sensualité – innocemment, et intensifier ainsi la conscience qu’ils avaient de D.ieu et de Sa bonté. Cependant, ils succombèrent à la tentation d’accentuer la conscience qu’ils avaient d’eux-mêmes (incarnée par le serpent originel) en mangeant le fruit défendu de l’Arbre de la Connaissance, et ils perdirent de ce fait leur innocence native.
Pudeur et innocence
וַיִּהְיוּ שְׁנֵיהֶם עֲרוּמִּים הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ וְלֹא יִתְבֹּשָׁשׁוּ: (בראשית ב:כה)
Tous deux étaient nus – l’homme et sa femme – et ne ressentaient aucune honte. Genèse 2,25

Adam et Ève ne possédaient pas le moindre trait d’égocentrisme avant d’avoir mangé le fruit défendu. Aussi ne le mangèrent-ils pas par désir d’en savourer le goût, mais pour assouvir leur faim et jouir des bienfaits dont D.ieu les avait gratifiés. De même ne s’engagèrent-ils pas dans une relation conjugale dans le but égocentrique de connaître les délices de la volupté, mais pour s’unir l’un à l’autre, pour jouir de la bonté dont D.ieu les avait gratifiés et pour avoir des enfants.

C’est seulement après avoir acquis la connaissance subjective du bien et du mal et le trait d’égocentrisme qui lui est inhérent – en mangeant le fruit défendu – qu’ils réalisèrent que la sensualité pouvait être recherchée afin d’en retirer un plaisir personnel. Aussi, de tous leurs membres dénudés, ils eurent en premier lieu et essentiellement honte de leurs organes reproductifs et ils tentèrent d’atténuer leur ascendant sur la conscience humaine en les couvrant.

De ce fait, c’est à travers une tenue et une conduite décentes que nous pouvons retrouver notre innocence innée et ennoblir nos pulsions sensuelles jusqu’à la pureté immaculée qui était celle d’Adam et Ève dans le Jardin d’Éden.1