Jacob rejoignit finalement son père Isaac à Hébron. La Torah mentionne alors la mort d’Isaac et énumère ensuite les descendants d’Ésaü. Après la mort d’Ésaü, ses descendants ne purent pas établir de monarchie stable, mais durent s’allier à des rois étrangers afin de maintenir l’ordre parmi les clans qui étaient issus de lui.
Le caractère cosmique de l’enjeu du libre arbitre
וְאֵלֶּה הַמְּלָכִים אֲשֶׁר מָלְכוּ בְּאֶרֶץ אֱדוֹם וגו': (בראשית לו:לא)
Voici les rois qui régnèrent en Edom. Genèse 36,31

La mention de ces rois est une allusion à la création et à l’effondrement subséquent du monde spirituel du « Chaos » (Tohou), qui précéda le monde spirituel de la « Rectification » (Tikoun). Notre univers physique est issu du monde de la « Rectification », mais comporte également des éléments résiduels du monde du « Chaos ».

Le monde du « Chaos » doit son nom au fait que les énergies qu’il abritait étaient trop égocentriques pour coopérer les unes avec les autres, tout comme un enfant immature ne sait pas canaliser ses émotions contradictoires. Et tout comme l’immaturité d’un enfant doit être ébranlée par la crise d’adolescence afin de lui permettre d’accéder à la maturité de l’âge adulte, le monde du « Chaos » dut voler en éclats pour permettre au monde de la « Rectification » d’émerger de ses ruines.

L’égocentrisme est donc présent au sein de notre monde comme les débris de ce monde brisé. Ces étincelles du monde du « Chaos » sont nécessaires, car pour que le libre choix puisse s’exercer, la présence du « mal », autrement dit, l’égocentrisme, est nécessaire comme alternative à l’altruisme et à la bonté.

La tâche de Jacob et de ses descendants à travers l’Histoire est de transfigurer la descendance spirituelle d’Ésaü – les étincelles tombées du monde du « Chaos » – à travers la sanctification du monde matériel.1