Dans les quartiers des activistes du Hamas – les plus huppés de Gaza –, nous avons pris immeuble après immeuble sous le feu de leurs snipers et de leurs roquettes RPG. Dans l’après-midi, nous avons avancé, après avoir jeté quelques grenades fumigènes pour couvrir notre progression. La résistance était toujours minimale. Mais nous avons rencontré un nouveau problème.

Les pièges.

Nous avions pris le contrôle d’un petit immeuble d’habitation. Le sergent commandant notre escouade était un Juif éthiopien nommé Baroukh qui fut surnommé en conséquence « Sergent Commandant Baroukh Obama ». Et donc, pendant que je continuais avec Axel et le sergent Obama à vérifier chaque étage, Captain America avançait avec sa section pour sécuriser un immeuble attenant. Les renseignements nous avaient dit qu’il y avait une énorme mine enterrée sur la route. Effectivement, elle était bien là. Captain America avait placé un cube d’environ un kilo d’explosif C4 sur la mine elle-même, mis le feu au détonateur, et détalé. Lui et son unité ont fait irruption dans l’immeuble que je venais de finir de sécuriser.

« À l’intérieur ! Maintenant ! », s’est-il mis à crier à notre intention. Je ne savais pas qu’il avait placé cette charge, mais j’ai eu l’intelligence de ne pas poser de questions. J’ai abandonné ce que j’étais en train de faire et j’ai plongé dans l’un des petits appartements.

Un éclair blanc et rose aveuglant et brûlant, balaya l’allée et fit voler en éclat toutes les fenêtres. Il était évident que si la mine n’avait pas été découverte à temps, elle aurait facilement anéanti toute notre unité.

À nouveau, nous nous sommes préparés à bivouaquer pour la nuit, mais maintenant nous étions dans cet immeuble d’habitation que nous avions conquis. Je me tenais dans le coin d’une chambre à coucher à regarder par la fenêtre depuis un angle que je savais ne pas être trop exposé au feu des snipers ennemis.

J’ai regardé derrière moi et j’ai vu Shaft, notre tireur de mitrailleuse MAG américain de Rhode Island, qui faisait la prière du soir dans le salon de l’appartement. Ce qui était spécial, c’est la façon dont il priait. À Tsahal, nous avons une tradition de faire du « soufflé au thon » en mettant des carrés de papier toilette dans l’huile d’une boîte de thon puis de les allumer. Le papier toilette brûle comme la mèche d’une lampe à huile et cuit le thon. Ça a meilleur goût qu’on ne l’imagine. Et c’était la seule source de lumière que nous avions à ce moment. Et donc il était assis là, penché vers une boîte de thon enflammée et il priait. J’ai souri.

Hey, du moment que ça marche !