Il était 11 heures du matin ce Chabbat 27 décembre. Je n’oublierai jamais cette date, car c’était celle de mon 24ème anniversaire. Après la prière du matin et le Kidouche, je discutais avec quelques camarades américains de notre base. Nous étions stationnés à Kissufim, juste à l’entrée de Gaza.
C’est alors que nous avons entendu. Un énorme boum, différent des tirs de mortier habituel qui tombe quotidiennement près de notre base. Nous nous sommes précipités pour riposter. Mais nous nous sommes vite rendu compte qu’il s’agissait en fait de notre propre aviation qui bombardait Gaza comme jamais elle ne l’avait fait.
Je fais partie du 890ème Parachutistes – Armes lourdes et reconnaissance mobile. Nous ripostons rapidement aux menaces à la frontière. Je suis spécialisé comme tireur d’élite et de missile Spike. Nous avons monté une embuscade à la frontière et avons observé et attendu. C’était maintenant le soir. Nous observions les mouvements des forces du Hamas lorsque l’un de nos tanks a dépassé une patrouille. Il semble que le Hamas ait voulu tirer un mortier sur le tank, mais l’obus est tombé beaucoup plus près de nous que du tank, à environ 30 mètres de nous.
Je crois que c’est ce que je déteste le plus avec les mortiers. Vous ne savez pas quand ils viennent, ni d’où ils viennent, et donc vous ne pouvez pas riposter. Alors que nous étions en train de conjecturer où le prochain mortier allait tomber, nous avons vu au loin une énorme explosion, presque comme un champignon de fumée. Puis, exactement comme le tonnerre qui suit l’éclair, nous avons senti l’impact dix secondes plus tard. Notre aviation les avait encore touchés.
Peu après j’ai vu l’effrayant halo habituel d’un Kassam qui partait de Gaza. Toute la région s’est mise à retentir de sirènes. Le système d’alarme consiste en une voix féminine et froide répétant calmement « Tséva Adom (couleur rouge ». Mais là, toutes les alarmes de plusieurs kibboutz et villages ont sonné simultanément. Les résidents avaient entre 5 et 7 secondes pour trouver un abri. Bien sûr, il y a eu ensuite un éclair aveuglant, comme le flash d’un appareil photo géant. Et puis le boom, décalé lui aussi comme un lointain tonnerre.
Bien que cette explosion de Kassam fut la plus intense que j’ai vue à ce jour, la triste réalité est que ces bombardements font désormais partie du quotidien des Juifs israéliens habitant le sud d’Israël.
--YBC